L'entreprise Bonneval Emergence a assigné en justice son concurrent Nestlé Waters au tribunal de Nanterre en octobre. La société réclame un peu plus de 1,3 milliard d'euros de dommages et intéręts pour concurrence déloyale, selon l'assignation révélée par Le Monde et consultée mercredi par l'AFP. La somme atteint 1,6 milliard avec les intéręts.
Les exigences de Bonneval vont au-delà du dédommagement financier. L'entreprise demande l'arręt de la commercialisation des eaux minérales de Nestlé sur le marché français et le rappel des produits portant le label "eau minérale naturelle". En cas de retard, Bonneval réclame une astreinte d'un million d'euros par jour.
Le scandale des traitements interdits
L'affaire s'inscrit dans le scandale des eaux minérales naturelles qui a éclaté début 2024. Nestlé Waters a admis avoir utilisé des traitements interdits au charbon et aux ultraviolets pour ses eaux. Ces procédés sont proscrits pour l'eau minérale naturelle, sauf pour éliminer spécifiquement le fer ou le manganèse.
Après ces révélations, Nestlé a remplacé ces traitements par une microfiltration à 0,2 micron. Les autorités sanitaires ont constaté que ce procédé modifiait la microbiologie de l'eau. Une injonction préfectorale a contraint l'entreprise à passer à une microfiltration à 0,45 micron et à déposer de nouvelles demandes d'autorisation pour exploiter ses puits.
Réactions des parties
Nestlé Waters, contacté par l'AFP, a indiqué avoir «pris acte de cette assignation déposée sur des motifs que nous estimons totalement infondés». Le géant agroalimentaire, qui produit en France Perrier, Vittel, Contrex et Hépar, entend défendre «vigoureusement (sa) position».
David Merle, directeur général et cofondateur de Bonneval Emergence, a précisé à l'AFP: «Il s'agit de réparer un préjudice causé et de restaurer une concurrence loyale pour l'avenir.» Bonneval accuse Nestlé d'avoir «commis des actes de concurrence déloyale à l'encontre de Bonneval» et estime que le concurrent aurait pu «capter les parts de marché illégalement occupées par cette dernière».
Enquętes en cours
La justice a autorisé en novembre la poursuite de la commercialisation des eaux Perrier sous le label "eau minérale naturelle", malgré un recours en référé de l'UFC-Que Choisir. Deux enquętes judiciaires ont été ouvertes en février à Paris, suite à deux plaintes de l'association Foodwatch visant Nestlé Waters et le groupe Sources Alma pour leurs pratiques de traitement de l'eau.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).





