Depuis dix mois, 32.000 Palestiniens attendent de rentrer dans leurs camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie. L'opération militaire israélienne "Iron Wall", lancée en janvier, se poursuit sans date de fin annoncée. Human Rights Watch accuse Israël de crimes de guerre.
Hakam Irhil, 41 ans, a vu sa maison démolie lors de l'intervention israélienne dans le camp principal de Tulkarem. «Notre vie était meilleure», confie à l'AFP ce père de quatre enfants. «Męme si notre maison était dans un camp de réfugiés, chaque enfant avait sa chambre», ajoute-t-il. Il vit désormais dans une école voisine et craint que ce refuge ne devienne permanent.
Accusations de crimes de guerre
L'armée israélienne a détruit plus de 850 habitations et structures dans trois camps en dix mois, selon un rapport publié jeudi par Human Rights Watch. L'organisation accuse Israël de «crimes de guerre et de crimes contre l'humanité», estimant que ces déplacements forcés constituent des «actes de nettoyage ethnique».
L'armée israélienne justifie son intervention en affirmant que «des terroristes opèrent depuis des quartiers de civils» dans les camps de Tulkarem et Jénine. Elle assure avoir obtenu «une diminution significative des activités terroristes dans la région», sans préciser quand l'opération prendra fin.
Conditions de vie précaires
Hakam Irhil vit dans «une salle de classe, avec cinq autres personnes» où «il n'y a aucune intimité». Dans l'école, 19 autres familles ont aménagé l'espace avec des jardinières, un évier pour la vaisselle et des cordes à linge.
Oum Mohamed al-Jammal a dû quitter le camp de Nour Chams en février. «Nous sommes innocents, alors pourquoi nous ont-ils expulsés du camp ? C'est une punition collective», déplore-t-elle.
Manifestation et violence
Lundi, quelque 150 personnes ont franchi la barrière installée sur la route menant au camp pour réclamer leur droit au retour. Des coups de feu ont retenti depuis l'intérieur du camp, où sont stationnés des soldats israéliens. Un journaliste d'Al Jazeera a été atteint à la jambe, entraînant la fuite de la foule.
L'armée a indiqué que les manifestants avaient pénétré dans une «zone militaire fermée» et que ses soldats avaient tiré sur «un perturbateur» après qu'il a «refusé» de cesser d'avancer.
Traumatisme historique
Des centaines de milliers de Palestiniens ont fui leurs foyers lors de la création d'Israël en 1948, un exode appelé la Nakba. Des camps de réfugiés ont été créés en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans des territoires limitrophes. Ce traumatisme demeure vif pour les habitants qui craignent qu'il ne se répète.
Les Israéliens «disent "en janvier vous pourrez revenir"», rapporte Hakam Irhil, répétant des rumeurs circulant parmi les réfugiés. «Alors nous nous préparons pour janvier», poursuit-il, redoutant toutefois qu'une autre décision ne reporte leur retour «à février, mars, avril...»
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).










