Le procès de Cédric Jubillar s'ouvre lundi à Albi pour quatre semaines d'audience. Le peintre-plaquiste de 38 ans est accusé du meurtre de son épouse Delphine, une infirmière de 33 ans disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines dans le Tarn.
La disparition intervient en pleine période de couvre-feu lié au Covid-19, quelques jours avant Noël 2020. L'actualité judiciaire avait alors été marquée fin novembre par la condamnation de Jonathann Daval, qui avait longtemps joué le mari éploré avant d'avouer avoir tué sa femme.
Une médiatisation exceptionnelle
L'affaire a pris une dimension médiatique considérable qui perdure depuis plus de quatre ans. Environ 300 journalistes sont accrédités pour ce procès dans le palais de justice d'Albi, spécialement aménagé pour faire face au "fort engouement" selon Nicolas Jacquet, procureur général de la cour d'appel de Toulouse.
"Une infirmière qui disparaît en pleine période Covid, (...) le mystère, l'absence de corps, l'absence de scène de crime, les gens sont friands de faits-divers, de tout ce qui est enquęte (...) et c'est une affaire en ce sens-là qui est assez hors-normes", explique Me Alexandre Martin, avocat de la défense. "Il y a tous les ingrédients pour que ça intéresse tout le monde", résume-t-il.
L'accusation sans preuves directes
Selon l'accusation, Cédric Jubillar aurait fait disparaître la mère de leurs deux enfants parce qu'il ne supportait pas qu'elle le quitte pour un autre homme. Pour les juges d'instruction, plusieurs indices suggèrent qu'une dispute mortelle a éclaté cette nuit-là.
Une paire de lunettes de Delphine a été retrouvée cassée, leur fils a témoigné et des voisines ont entendu des cris. Cependant, les enquęteurs n'ont découvert aucun élément probant établissant le meurtre : pas de trace de sang, pas de scène de crime identifiée et aucun cadavre retrouvé malgré les recherches intensives.
Une défense qui conteste fermement
Le comportement de Cédric Jubillar a renforcé les soupçons des enquęteurs. L'homme, qualifié d'impulsif, a peu participé aux recherches et avait tenu des propos menaçants devant témoins concernant son épouse si elle venait à le quitter.
Des codétenus et nouvelles petites amies ont affirmé que l'accusé leur avait avoué le crime ou donné des informations sur la localisation du corps. Mais Cédric Jubillar a toujours réfuté ces propos en audition, les qualifiant de plaisanteries, et les fouilles ont été infructueuses.
"L'accusation essaie de construire une histoire, de créer un mobile, un personnage qui collerait aux actes qu'on lui reproche", affirme Me Martin. Mais "le plus bancal" dans ce dossier, "c'est l'absence de preuves", insiste l'avocat qui dénonce une "instruction à charge".
Quatre semaines pour élucider le mystère
Au cours des 20 journées d'audience prévues, 65 témoins et 11 experts défileront pour éclairer un dossier de 27 tomes et plus de 15 000 pages de procédure. Cédric Jubillar va s'exprimer publiquement pour la première fois depuis sa mise en examen.
Du côté de la famille de Delphine, ce procès génère "beaucoup d'appréhension" car "ils ont beaucoup de questions, peu de réponses", souligne Me Mourad Battikh, avocat de cinq proches de l'infirmière. L'avocat espère que ce procès "permettra de faire émerger une sorte de vérité, ou en tout cas, à tout le moins de pousser l'accusé dans ses retranchements face à ses contradictions".
Le verdict est attendu vendredi 17 octobre après quatre semaines d'audience dans cette affaire qui continue de passionner l'opinion publique.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.