Quelques dizaines d'agriculteurs se sont rendus en tracteurs devant un magasin de bricolage à Dijon jeudi pour retirer des bouteilles d'anti-fourmis contenant de l'acétamipride. Ils ont ensuite déposé ces produits devant le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, contrôlé par une majorité socialiste, pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'hypocrisie réglementaire.
Cette action de protestation intervient après que le Conseil constitutionnel a censuré la réintroduction de ce pesticide en France pour un usage agricole lors de l'examen de la controversée loi Duplomb. Une pétition contre cette loi a recueilli 2,1 millions de signatures.
Une incohérence criante dénoncée
« Dans ces insecticides, on a deux grammes d'acétamipride par kilo. Les agriculteurs, eux, en utilisent 0,005 gramme par kilo », a déclaré Dominique Noury, éleveur près de Dijon, en montrant une bouteille de l'anti-fourmi contesté. D'après Ouest-France, ce ratio de concentration atteint 400 pour 1 entre les produits grand public et l'usage agricole.
« C'est de l'hypocrisie », a-t-il ajouté devant une banderole marquée : « Acétamipride en vente. Où est la cohésion ? » « C'est aberrant », a estimé Antoine Duthu, président des Jeunes agriculteurs de Côte d'Or : « On nous interdit l'acétamipride et c'est en vente libre dans les magasins ».
Mouvement national coordonné
Dans le Bas-Rhin, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs ont écrit aux enseignes de grande distribution pour demander le retrait de ces produits et menacent de le faire eux-męmes le 20 août. « C'est un mot d'ordre national de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs que nous déclinons aujourd'hui dans le département », a expliqué Laurent Fischer, secrétaire général de la FDSEA du Bas-Rhin.
« Ça va ętre fait dans le respect », a promis Gérard Lorber, président de la FDSEA du Bas-Rhin. Les produits seront entreposés dans des chariots et des autocollants apposés sur les rayons vidés pour sensibiliser les consommateurs. Franceinfo révèle que plus de 100 produits grand public contenant de l'acétamipride sont actuellement en vente libre.
Tactiques innovantes de sensibilisation
Les produits ciblés comprennent des noisettes et fruits importés ainsi que des insecticides destinés au grand public. L'acétamipride est notamment utilisé par les producteurs de noisettes et de betteraves sucrières mais demeure interdit depuis 2018 en raison de ses conséquences sur la biodiversité et la santé.
Selon La Dépęche, des agriculteurs ont fait des annonces dans les haut-parleurs de supermarchés pour questionner les consommateurs sur cette incohérence réglementaire. Les syndicats agricoles majoritaires réclament la réintroduction du pesticide, estimant que les paysans français sont désavantagés face aux produits importés de pays autorisant encore cette substance.
Sources utilisées : "AFP", "Ouest-France", "Franceinfo", "La Dépęche" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.
