L'acheminement de l'aide d'urgence dans la bande de Gaza constitue une "tâche énorme", a déclaré samedi le chef des opérations humanitaires de l'ONU Tom Fletcher lors d'une visite dans le territoire palestinien. L'ampleur des destructions l'a frappé dans le quartier de Cheikh Radouane à Gaza-ville.
"J'étais ici il y a sept ou huit mois. La plupart de ces bâtiments étaient encore debout. Mais là, c'est absolument épouvantable de voir une vaste partie de la ville devenue un terrain vague", a-t-il confié à l'AFP. Fletcher, entré vendredi dans la bande de Gaza, a estimé que l'Ocha devra faire face à "une tâche énorme (...) mais nous le devons aux gens ici qui ont traversé tant de choses".
Plan humanitaire d'urgence
L'ONU a déployé un plan massif de 60 jours pour Gaza. "Nous avons maintenant un plan massif de 60 jours pour intensifier l'approvisionnement alimentaire, distribuer un million de repas par jour, commencer à reconstruire le secteur de la santé, installer des tentes pour l'hiver, remettre des centaines de milliers d'enfants à l'école", a détaillé Fletcher.
Le Programme alimentaire mondial a appelé vendredi à l'ouverture de tous les points de passage contrôlés par Israël vers le territoire palestinien pour "l'inonder de nourriture". Le plan négocié sous l'égide de Donald Trump prévoit que "dès l'acceptation de cet accord, une aide complète sera immédiatement acheminée dans la bande de Gaza".
Échange d'otages compliqué
Les autorités israéliennes ont annoncé samedi avoir identifié la dépouille d'Eliyahu Margalit, un septuagénaire tué le 7 octobre 2023 par un commando du Hamas. Cette dépouille avait été remise la veille dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
Le Hamas devait libérer tous les otages, vivants et morts, au plus tard le lundi 13 octobre à 09h00 GMT selon l'accord entré en vigueur le 10 octobre. Le groupe islamiste a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants mais n'a restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu'il retenait.
Tensions autour des violations
Israël ne fera "pas de compromis" et "n'épargnera aucun effort jusqu'au retour de tous les otages décédés", a affirmé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Pour Israël, le retard dans la remise des dépouilles constitue une violation du cessez-le-feu.
Un porte-parole du Hamas, Hazem Qasem, a expliqué vendredi que "la question des corps est complexe et nécessite du temps". Le Hamas dénonce de son côté de "nombreuses violations de l'accord" de la part d'Israël.
Incidents récents
La Défense civile de Gaza a affirmé samedi avoir récupéré les dépouilles de neuf Palestiniens tués selon elle la veille dans des tirs israéliens contre un bus. L'armée israélienne a indiqué avoir "identifié" un véhicule "suspect en train de franchir la ligne jaune" et avoir "ouvert le feu pour éliminer la menace", ce "conformément à l'accord".
Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a annoncé vendredi soir que l'armée "a commencé à marquer la ligne jaune où elle se déploie sur plus de 50% du territoire de Gaza, avec un marquage continu spécial afin d'en déterminer clairement" la limite.
Recherche des corps
À travers Gaza, les secours s'activent pour retrouver des corps de Palestiniens ensevelis sous les gravats. Le Hamas cherche également à retrouver des dépouilles d'otages israéliens qu'il doit remettre à la Croix-Rouge dans le cadre de l'accord.
Selon la Défense civile de Gaza, "plus de 280 corps de martyrs [avaient] été retrouvés sous les décombres" depuis le début de la tręve. Les autorités locales estiment qu'environ 10 000 corps sont toujours ensevelis. Une équipe de 81 membres de l'Afad, l'agence turque de gestion des catastrophes, attend depuis vendredi à la frontière côté égyptien pour aider aux recherches.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1 221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un bilan AFP établi à partir de données officielles. L'offensive israélienne menée en représailles a fait 67 967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.