Grèce : un père en grève de la faim pour obtenir justice

upday.com 2 godzin temu
Panos Routsi, le père de Denis, 22 ans, tué lors de l'accident de train de février 2023, en Grèce de la faim, à Athènes, le 21 septembre 2025 Angelos TZORTZINIS

Panos Ruci entame son douzième jour de grève de la faim devant le Parlement grec à Athènes. Le père de famille de 48 ans réclame justice pour son fils Denis, âgé de 22 ans, mort dans la catastrophe ferroviaire du 28 février 2023. Des dizaines de personnes viennent le soutenir quotidiennement sur le parvis du bâtiment.

La photo de Denis, au large sourire, est placée devant un mémorial improvisé pour les 57 victimes de la pire catastrophe ferroviaire de l'histoire grecque. Ce soir-là, un train de passagers à destination de Thessalonique et un train de marchandises sont entrés en collision frontale près de Tempé. Les deux convois avaient circulé sur la męme voie pendant plusieurs minutes sans qu'aucun système d'alerte ne se déclenche.

Une tragédie nationale qui mobilise encore

La catastrophe avait été qualifiée de "traumatisme national" par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Deux ans et demi après le drame, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues, exprimant leur défiance envers le monde politique. Les retards dans la modernisation des systèmes de sécurité ferroviaire et les failles présumées de l'enquęte alimentent la colère.

Devant la tombe du soldat inconnu, les noms des morts sont inscrits à la peinture rouge sur le sol. Des fleurs, des bougies et des petits mots témoignent de la mémoire des victimes. Sur de larges pancartes, Panos Ruci explique sa décision radicale.

Des doutes sur l'identification des victimes

"J'exige dès maintenant l'autorisation d'exhumation (du corps de) mon fils par le procureur", a-t-il inscrit sur ses pancartes. Le père endeuillé confie à l'AFP : "Depuis deux ans et demi, je suis incapable de trouver justice...". Il assure ne pas ętre certain que les restes humains qu'il a enterrés soient effectivement ceux de son fils.

"Je suis très fatigué. Ce qui m'importe, c'est juste d'obtenir la vérité sur ce qui est arrivé à nos enfants", déclare-t-il devant des chauffeurs de taxi venus le soutenir. La présidente de l'association des familles de victimes, Maria Karystianou, a également demandé l'exhumation du corps de sa fille, soulignant que "les tests ADN de (sa) fille sont totalement absents du dossier".

Une enquęte contestée

L'enquęte s'est achevée fin août, mais des familles de victimes estiment que des preuves précieuses ont été perdues. Une chape de béton a été coulée sur le site de l'accident peu après la tragédie. Les familles déplorent également l'absence d'analyses toxicologiques pour déterminer si le train transportait des produits chimiques non déclarés.

La procureure de Larissa a annoncé vendredi accepter la demande d'exhumation pour le fils de Panos Ruci. Les autres demandes d'exhumation formulées par d'autres parents seront étudiées ultérieurement. Plus de 40 personnes ont été poursuivies, dont le chef de gare responsable de l'aiguillage cette nuit-là.

Un soutien populaire massif

Avec sa casquette noire et ses traits tirés, Panos Ruci reçoit chaque jour la visite d'hommes politiques, de syndicalistes et de citoyens. "Nous laissons de côté nos propres problèmes pour ętre aux côtés d'un père qui mène la bataille la plus difficile de sa vie", soutient Petros Diplaris, vice-président de l'Association des chauffeurs de taxi de l'Attique.

Kostas Kapis, la soixantaine, exprime sa colère : "Cette histoire me révolte. (Plus de) deux ans après, nous ne savons pas exactement ce qu'il s'est passé !". Vassilis, 22 ans, dénonce : "Cette catastrophe reflète toute la situation de décrépitude dans lequel se trouve notre pays. Nous ne pouvons pas avoir confiance dans les transports publics. Sans parler de l'hôpital ou de l'école publics !".

La position du gouvernement

Le gouvernement assure par l'intermédiaire de son porte-parole Pavlos Marinakis se trouver "d'un point de vue humain aux côtés de ce père". Athènes insiste cependant sur le fait qu'elle ne peut interférer dans les procédures judiciaires en cours. Deux hauts responsables, dont l'ancien ministre des Transports au moment de l'accident, ont été renvoyés devant la justice.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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