Loi Duplomb : la pétition dépasse les 2 millions de signatures

upday.com 2 tygodni temu

La mobilisation citoyenne contre la loi Duplomb franchit un nouveau cap historique. La pétition dénonçant ce texte controversé a dépassé lundi matin la barre des deux millions de signatures sur le site de l'Assemblée nationale.

Cette mobilisation exceptionnelle trouve son origine dans l'initiative d'Eleonore Pattery, une étudiante de 23 ans. Le 10 juillet, elle concluait son texte par ces mots : « Aujourd'hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser ». Dix-sept jours plus tard, les faits lui donnent raison de manière spectaculaire.

Record sur le portail parlementaire

La pétition avait déjà atteint les 500.000 signatures le week-end dernier, établissant une première sur le portail de l'Assemblée. Ce seuil ouvre la voie à l'organisation d'un nouveau débat dans l'hémicycle, męme si sa portée restera limitée.

Les différents groupes politiques pourront certes exprimer leurs positions lors de ce débat. Cependant, cette procédure ne permettra pas, à elle seule, de revenir sur les dispositions déjà adoptées par le Parlement.

Pression croissante sur l'exécutif

La pression s'accentue désormais sur le gouvernement, sommé par la gauche, les ONG et une partie importante de l'opinion publique d'abroger le texte. Un sondage de Cluster17 pour le parti Génération Écologie confirme cette défiance généralisée.

Selon cette enquęte publiée dans La Tribune Dimanche, 61 % des personnes interrogées se disent défavorables à cette loi, dont 46 % « très défavorables ». Elles sont 64 % à souhaiter qu'Emmanuel Macron ne promulgue pas le texte et qu'il le soumette à une nouvelle délibération au Parlement.

Relais massif sur les réseaux

La pétition a bénéficié d'un relais massif sur les réseaux sociaux de la part d'ONG et de partis politiques. Des personnalités comme l'acteur Pierre Niney, le musicien Julien Doré ou l'influenceuse EnjoyPhoenix ont également contribué à sa diffusion.

Le texte demande l'abrogation « immédiate » de la loi et « la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée ». Les signataires dénoncent l'absence de réel débat dans l'hémicycle et réclament une « consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l'agriculture, de l'écologie et du droit ».

Triomphe de l'intelligence collective

« Ce succès prouve que l'intelligence collective existe -- et qu'elle triomphera, tôt ou tard », a commenté mercredi Eleonore Pattery sur le réseau LinkedIn. L'étudiante, qui ne souhaite pas s'exprimer dans les médias, observe avec satisfaction l'ampleur prise par sa démarche.

La loi « Duplomb-Menonville », du nom des sénateurs de droite et du centre qui l'ont portée, cristallise les critiques pour plusieurs raisons. Outre des mesures sur les retenues d'eau ou les seuils d'autorisation environnementale des bâtiments d'élevage, elle autorise la réintroduction sous conditions d'un pesticide controversé.

Retour de l'acétamipride

L'acétamipride, interdit en France depuis 2018 mais autorisé en Europe, pourrait ainsi faire son retour. Son utilisation est réclamée par les producteurs de betteraves et de noisettes, qui estiment n'avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale de leurs concurrents européens.

À l'inverse, les apiculteurs mettent en garde contre « un tueur d'abeilles ». Ses effets sur l'humain suscitent également des préoccupations, męme si les risques restent incertains, faute d'études d'ampleur suffisante.

Attente du Conseil constitutionnel

Le texte, adopté définitivement au Parlement après un parcours législatif très agité, attend désormais le couperet du Conseil constitutionnel. Les Sages rendront leur décision « a priori » le 7 août et pourraient censurer toute ou partie de la loi.

C'est seulement après cette décision qu'Emmanuel Macron pourra décider de promulguer le texte ou demander une seconde délibération au Parlement. Les parlementaires de gauche ont saisi le Conseil constitutionnel, estimant cette loi incompatible avec la préservation de l'environnement et le droit à la santé.

Exécutif divisé face à la mobilisation

L'exécutif marche sur des œufs face à cette mobilisation citoyenne de grande ampleur. Le président de la République a dit attendre la décision des Sages avant de s'exprimer sur la pétition, appelant à concilier « science » et « juste concurrence » en matière environnementale, selon les mots rapportés mercredi en Conseil des ministres par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

Le camp présidentiel ne parle pas d'une seule voix sur ce dossier. La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a affirmé que le texte serait « de toute façon promulgué », estimant qu'il serait « extręmement périlleux » d'organiser une seconde délibération.

Appels à la saisine de l'Anses

D'autres responsables ont demandé une saisine de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Le patron du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, soutenu par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, défend cette position.

Le gouvernement s'est dit « disponible » pour un débat au Parlement. De son côté, le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb a dénoncé ces derniers jours « l'instrumentalisation par l'extręme gauche et les écologistes » de cette pétition.

(AFP/Paris) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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