L'effet boule de neige diplomatique s'appręte à se concrétiser ce lundi à New York. À la suite de la France et de l'Arabie saoudite, plusieurs pays vont reconnaître l'État de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Cette initiative représente un moyen de pression supplémentaire sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée après les attaques d'octobre 2023. La décision française constitue un tournant diplomatique majeur pour un membre du G7, vivement critiquée par Israël et les États-Unis.
Actuellement, 148 des 193 États membres de l'ONU reconnaissent officiellement la Palestine comme un État indépendant. Plusieurs pays devraient s'ajouter à cette liste à l'occasion de l'Assemblée générale onusienne.
Première vague historique de 1988
La proclamation unilatérale d'indépendance de la Palestine par l'Organisation de libération de la Palestine en 1988 avait conduit 82 États à reconnaître officiellement un État palestinien. Cette première vague concernait en grande majorité des pays du Moyen-Orient, d'Asie, d'Afrique et de l'ex-bloc soviétique.
La Chine, l'Inde et la Russie faisaient notamment partie de cette reconnaissance initiale. Dans les années 1990, plusieurs autres nations ont entrepris la męme démarche, principalement en Asie centrale et dans le Caucase.
L'Iran, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan et la Géorgie ont rejoint ce mouvement de reconnaissance. En Amérique du Sud, la plupart des pays ont suivi entre 2004 et 2011, à l'exception notable du Panama.
Exception panaméenne révélatrice
Cette exception panaméenne s'explique par la force des liens économiques et politiques liant le pays aux États-Unis. « Un geste de loyauté envers l'Oncle Sam », commentait David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Iris.
L'Europe demeure profondément divisée sur cette question. Avant la Suède en 2014, seuls quelques pays issus de l'ancien bloc soviétique avaient reconnu un État palestinien, principalement avant leur adhésion à l'Union européenne.
En mai 2024, l'Irlande, l'Espagne et la Norvège ont franchi le pas, rejointes un mois plus tard par la Slovénie et l'Arménie. En Amérique du Nord, seul le Mexique reconnaît la Palestine depuis 2023.
Pays en réflexion diplomatique
L'annonce française de cet été a incité plusieurs États à se positionner clairement. Le Canada, l'Australie et le Royaume-Uni, trois membres du G20, s'engagent vers une possible reconnaissance, ainsi qu'Andorre, la Finlande, l'Islande, le Luxembourg, Malte, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, la Belgique et Saint-Marin.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a posé des conditions spécifiques à sa reconnaissance. Il exige notamment un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et l'engagement vers « une paix durable et à long terme ».
La Grèce adopte une position nuancée sans franchir le pas immédiatement. En février dernier, le parlement grec s'était prononcé en faveur d'une résolution allant dans ce sens, montrant une ouverture vers cette possibilité.
Résistances diplomatiques majeures
Plusieurs nations demeurent fermement opposées à toute reconnaissance. Les États-Unis ont mis leur veto à des initiatives diplomatiques et révoqué les visas de dirigeants palestiniens en prévision de la réunion new-yorkaise.
L'Allemagne reste profondément marquée par l'Holocauste et estime que la sécurité d'Israël relève de la « Staatsräson », la raison d'État. Berlin n'envisage pas de reconnaissance à court terme, mais « continue de considérer la reconnaissance d'un État palestinien comme l'une des dernières étapes vers la solution à deux États ».
L'Italie maintient également ses réserves. La Première ministre Giorgia Meloni déclarait fin juillet : « Je suis très favorable à la création d'un État palestinien, mais je ne suis pas favorable à sa reconnaissance avant męme qu'il n'existe. »
Position japonaise prudente
Le Japon adopte une approche expectative sur cette question sensible. Le ministre des Affaires étrangères japonais a récemment déclaré que Tokyo « n'a pas pour l'instant l'intention » de reconnaître la Palestine lors des prochaines réunions de l'ONU.
Cette position reste cependant évolutive, le Japon soutenant officiellement une solution à deux États. Sa décision ne semble donc pas définitivement arrętée.
Sources utilisées : "Le Parisien" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.