Nicolas Sarkozy doit se présenter mardi matin à la prison de la Santé à Paris pour y ętre incarcéré. L'ancien président de la République, âgé de 70 ans, purge une peine prononcée près d'un mois après sa condamnation dans l'affaire libyenne.
Cette incarcération constitue un précédent historique dans la République française. Aucun ancien chef d'État français ou de l'Union européenne n'avait jusqu'ici connu la prison après avoir quitté le pouvoir, contrairement au Brésilien Lula ou au Sud-Africain Jacob Zuma.
Une condamnation historique
Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs. Il a été reconnu coupable d'avoir sciemment permis à ses collaborateurs Claude Guéant et Brice Hortefeux de rencontrer un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi à Tripoli.
Ces rencontres visaient à discuter d'un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007. L'ancien président a fait appel de cette décision et clame son innocence.
Conditions de détention exceptionnelles
Nicolas Sarkozy sera placé dans une cellule individuelle du quartier d'isolement pour garantir sa sécurité et la confidentialité de sa détention. Un important dispositif sécuritaire sera déployé autour de l'établissement pénitentiaire parisien.
Sa famille a organisé un rassemblement de soutien lors de son départ de son domicile de l'ouest parisien. Une multitude de journalistes et photographes tentera de suivre son trajet vers la prison.
Le mandat de dépôt avait suscité la stupeur par sa rareté. Les juges l'ont justifié par la "gravité exceptionnelle" de faits "de nature à altérer la confiance des citoyens dans ceux qui les représentent et sont censés agir dans le sens de l'intéręt général".
Réactions politiques et procédure d'appel
Nicolas Sarkozy avait dénoncé une "injustice" et "la haine" de certains magistrats. Il s'est comparé à Alfred Dreyfus et a confié au Figaro qu'il entrerait à la Santé "la tęte haute" avec une biographie de Jésus et "Le Comte de Monte-Cristo".
De nombreux représentants de la droite française ont apporté leur soutien à l'ancien président. Ils contestent le mandat de dépôt, qu'ils considèrent comme attentatoire à la présomption d'innocence.
Emmanuel Macron avait soulevé cette question sur X, estimant que "dans notre Etat de droit, la présomption d'innocence comme le droit au recours doivent toujours ętre préservés". Vendredi, il a reçu Nicolas Sarkozy : "J'ai eu des propos publics toujours très clairs sur l'indépendance de l'autorité judiciaire dans le rôle qui est le mien. Mais il était normal que sur le plan humain, je reçoive un de mes prédécesseurs, dans ce contexte", a-t-il déclaré lundi.
Perspectives de libération
Dès son écrou, les avocats de Nicolas Sarkozy déposeront une demande de mise en liberté. La justice dispose de deux mois pour statuer, bien que le délai devrait ętre plus court.
Les critères d'examen diffèrent de ceux du mandat de dépôt initial. La détention ne pourra ętre maintenue que si elle constitue l'"unique moyen" d'empęcher des pressions, une fuite, une récidive ou des interactions avec des complices, ou d'assurer sa sécurité.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.