Le sommet annuel des Brics a repris sous tension lundi à Rio de Janeiro, après les menaces de Donald Trump d'imposer des droits de douane supplémentaires aux pays qui « s'alignent avec les politiques anti-américaines » prônées selon lui par ce bloc de pays émergents. Sans citer nommément les États-Unis, ce groupe qui comprend notamment le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud avait exprimé dimanche ses « sérieuses préoccupations ».
Les Brics dénoncent l'« augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce ». De telles mesures « affectent les perspectives de développement économique mondial », avaient insisté les Brics dans leur déclaration conjointe. Ce groupe représente près de la moitié de la population mondiale et 40 % du PIB de la planète.
Trump menace de surtaxes
La réaction du président américain ne s'est pas fait attendre. « Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLÉMENTAIRE de 10 %. Il n'y aura pas d'exception à cette politique », a-t-il écrit quelques heures plus tard sur sa plateforme Truth Social.
Trump a également annoncé que les premières lettres menaçant de droits de douane exorbitants les pays récalcitrants à conclure un accord commercial avec Washington seront envoyées lundi. Le ministre américain du Trésor Scott Bessent avait auparavant affirmé que faute d'accord dans les prochains jours, les surtaxes -- pouvant atteindre 50 % -- entreraient en vigueur le 1er août.
Ultimatum commercial américain
Les droits de douane annoncés début avril avaient été rapidement suspendus par les États-Unis, le temps de négocier avec leurs partenaires commerciaux. À ce jour, seuls le Royaume-Uni et le Vietnam ont réussi à conclure un pacte commercial avec les États-Unis.
En réponse à la menace de Donald Trump visant les Brics, Pékin a affirmé lundi que le bloc ne cherchait pas « la confrontation » au sujet des droits de douane. La Chine est la puissance dominante des Brics et son président Xi Jinping est le grand absent du sommet à Rio.
Pékin refuse la confrontation
« La Chine a toujours affirmé sa position selon laquelle les guerres commerciales et tarifaires ne font pas de gagnants et que le protectionnisme ne permet pas d'avancer », a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Les Brics « prônent l'ouverture, l'inclusion et la coopération gagnant-gagnant », a-t-elle ajouté. La Chine est engagée dans des négociations avec Washington pour parvenir à un accord commercial.
Créé pour rééquilibrer l'ordre mondial au bénéfice du « Sud global » face à l'Occident, le groupe des Brics s'est élargi depuis 2023. L'Arabie saoudite, l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Éthiopie, l'Iran puis l'Indonésie ont rejoint le bloc.
Élargissement du bloc émergent
Visé par un mandat d'arręt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, le président Vladimir Poutine n'a pas fait le déplacement à Rio. Il a célébré en visioconférence « l'autorité et l'influence » du groupe des pays émergents.
À Rio, les débats du deuxième et dernier jour du sommet des Brics portent notamment sur le changement climatique. Ce sujet est essentiel pour le Brésil, qui accueillera la Conférence de l'ONU sur le climat COP30 en novembre, dans la ville amazonienne de Belem.
(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.