L'Union européenne convoque en urgence ses ministres des Affaires étrangères ce lundi pour coordonner sa position avant le sommet prévu vendredi entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Les Européens craignent un accord sur l'Ukraine qui se ferait sans Kiev et à ses dépens.
Le sommet entre les présidents américain et russe aura lieu vendredi en Alaska. Selon Donald Trump, il pourrait déboucher sur un accord prévoyant « des échanges de territoires » pour mettre fin au conflit qui dure depuis plus de trois ans.
Zelensky pas encore invité
La présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est pas prévue pour l'instant, męme si elle reste « possible » selon l'ambassadeur américain auprès de l'OTAN Matthew Whitaker. Cette absence inquiète profondément les capitales européennes.
« Tout accord entre les États-Unis et la Russie doit inclure l'Ukraine et l'UE car c'est une question de sécurité pour l'Ukraine et pour l'ensemble de l'Europe », a martelé Kaja Kallas, responsable de la diplomatie européenne. Elle a annoncé une « réunion extraordinaire » lundi en visioconférence avec la participation du ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybigua.
Diplomatie intensive ce week-end
Cette réunion s'ajoute à une série de contacts diplomatiques intenses du week-end. Une rencontre s'est tenue samedi au Royaume-Uni entre conseillers à la sécurité nationale européens et américains, en présence du vice-président JD Vance.
Volodymyr Zelensky s'est entretenu ces trois derniers jours avec 13 dirigeants européens, ainsi qu'avec les présidents du Kazakhstan et de l'Azerbaïdjan. « Nous travaillons bien sûr avec les États-Unis. Nous comprenons que la Russie a l'intention de tromper l'Amérique », a averti le président ukrainien.
Poutine multiplie les contacts
Vladimir Poutine a de son côté conversé avec neuf chefs d'État ou de gouvernement en trois jours, dont Xi Jinping, Narendra Modi et Inacio Lula da Silva. Le président russe cherche visiblement à consolider ses soutiens avant les négociations.
L'annonce du sommet en Alaska est intervenue vendredi, jour de l'expiration d'un ultimatum lancé par Trump au Kremlin. Le président américain, qui avait promis de régler le conflit en 24 heures, montre une frustration grandissante face à l'intensification des bombardements russes.
Combats qui se poursuivent
Les hostilités continuent sur le terrain avec six morts recensés dimanche dans des frappes russes en Ukraine. Une bombe planante russe a notamment touché la gare routière centrale de Zaporijjia, faisant 20 blessés.
Côté russe, une attaque de drones ukrainiens sur des « entreprises industrielles » a fait un mort à Arzamas, dans la région de Nijni-Novgorod, à plus de 700 kilomètres de la frontière ukrainienne. Les deux camps maintiennent la pression militaire avant d'éventuelles négociations.
Exigences russes inacceptables
L'armée russe contrôle actuellement environ 20 % du territoire ukrainien. Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014.
La Russie exige également que Kiev renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN. Des conditions jugées inacceptables par l'Ukraine et ses alliés européens.
Test décisif vendredi
Dans la nuit de samedi à dimanche, les dirigeants français, allemand, italien, polonais, britannique et finlandais, ainsi que la présidente de la Commission européenne, ont exhorté Trump à accroître la « pression » sur la Russie. Ils estiment que toute négociation devrait avoir lieu « dans le contexte d'un cessez-le-feu ou d'une réduction des hostilités ».
« Vendredi prochain sera important, car il s'agira de tester Poutine et de déterminer son engagement à mettre fin à cette terrible guerre », a déclaré le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte sur la télévision ABC.
(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.