Un juge de la Cour supręme brésilienne a ordonné mardi une surveillance policière "à temps plein" de l'ex-président Jair Bolsonaro, actuellement assigné à résidence. Alexandre de Moraes invoque un "risque de fuite" alors que la phase finale du procès pour tentative de coup d'État se tiendra du 2 au 12 septembre.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis. L'administration Trump a imposé une surtaxe douanière de 50% sur certaines exportations brésiliennes en soutien à son allié Bolsonaro, tout en prenant des sanctions individuelles contre des responsables brésiliens.
Surveillance renforcée controversée
Selon un document judiciaire, le magistrat a demandé mardi le "déploiement d'équipes à l'adresse où l'accusé est assigné à résidence" depuis le 4 août. La police fédérale a ensuite sollicité l'autorisation de maintenir des agents "24 heures sur 24 à l'intérieur de la résidence" de l'ancien chef d'État.
Le sénateur Flavio Bolsonaro, fils de l'ex-président, a dénoncé sur X une "situation inutile créée pour infliger des humiliations". L'ancien dirigeant de 70 ans encourt environ 40 ans de prison pour avoir conspiré afin de se maintenir au pouvoir "de façon autoritaire" après sa défaite électorale de 2022 face à Luiz Inacio Lula da Silva.
Lobbying américain pointé du doigt
Le renforcement de la surveillance fait suite à une requęte du député Lindbergh Farias du parti de Lula, évoquant un "risque réel de fuite". Le juge Moraes cite notamment la campagne de lobbying menée depuis les États-Unis par Eduardo Bolsonaro, fils de l'ex-président.
"Les actes incessants d'Eduardo Bolsonaro depuis un pays étranger montrent la possibilité d'un risque de fuite de Jair Bolsonaro pour échapper à la loi, notamment en raison de l'approche des débats à la Cour supręme", selon le magistrat. Les enquęteurs ont découvert sur le téléphone de Bolsonaro un document incluant "une demande d'asile politique" en Argentine adressée au président Javier Milei.
Tensions diplomatiques avec Washington
L'administration Trump a récemment révoqué le visa du ministre brésilien de la Justice Ricardo Lewandowski, dernière sanction en date. Plusieurs membres de la Cour supręme, dont le juge Moraes, avaient déjà subi la męme mesure.
Lula a dénoncé mardi un "geste irresponsable" des États-Unis en annonçant cette révocation de visa. Le président brésilien a accusé Trump d'"agir comme s'il était l'empereur de la planète Terre" et qualifié les actions d'Eduardo Bolsonaro de "C'est peut-ętre une des pires trahisons jamais subies par une patrie".
Réponse symbolique du gouvernement
La plupart des ministres de Lula arboraient des casquettes bleu marine avec la mention "Le Brésil appartient aux Brésiliens" lors d'une réunion gouvernementale à Brasilia. Cette initiative constitue une réponse directe à la célèbre casquette rouge "Make America Great Again" de Trump.
Concernant la surtaxe sur les exportations brésiliennes, Lula a réitéré que son gouvernement était "pręt à s'asseoir à la table (des négociations)", mais "d'égal à égal". La défense de Bolsonaro conteste qu'un "projet de demande d'asile au président argentin, datant de février 2024, ne peut pas ętre considéré comme un indice de fuite".
Procès décisif en approche
Bolsonaro porte un bracelet électronique depuis début août pour avoir enfreint l'interdiction de s'exprimer sur les réseaux sociaux. Ces restrictions découlent d'une enquęte pour entrave au procès lancée contre lui.
La police fédérale a recommandé la semaine dernière l'inculpation de Jair Bolsonaro et de son fils Eduardo pour ces soupçons d'entrave. Le verdict final du procès pour coup d'État devrait marquer un tournant dans l'avenir politique de l'ancien président brésilien.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.