L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine est décédé mardi 23 septembre à Beyrouth à l'âge de 75 ans. Personnage central de l'affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, sa mort survient à un moment crucial du dossier selon BFM TV. Son état de santé s'était fortement dégradé récemment d'après son avocate.
Takieddine était depuis 2012 l'accusateur principal dans cette affaire aux ramifications politiques majeures. Ses déclarations avaient directement visé l'ancien président français dans un dossier qui a marqué la vie politique française. Le Franco-Libanais avait formulé des accusations graves contre l'entourage de Nicolas Sarkozy concernant un financement présumé de sa campagne.
Le procès et le verdict imminent
Le jugement du procès de la campagne 2007 doit ętre rendu jeudi 25 septembre, soit deux jours après sa mort. Le Parquet national financier avait requis contre Takieddine six ans de prison, une amende de trois millions d'euros et le maintien des effets du mandat d'arręt. Il n'avait pas comparu au procès qui s'était déroulé début 2025, étant en fuite au Liban depuis sa condamnation à cinq ans de prison ferme dans l'affaire Balladur.
Takieddine avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 une somme de cinq millions d'euros à Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Ces accusations avaient constitué le cœur de l'affaire libyenne qui a poursuivi l'ancien président pendant des années. Comme le rapporte Les Échos, son réseau de corruption supposé aurait principalement reposé, côté libyen, sur Abdallah Senoussi, chef des renseignements militaires et beau-frère de Mouammar Kadhafi.
Un parcours controversé
L'homme d'affaires avait temporairement retiré son témoignage fin 2020, ce qui fait toujours l'objet d'une enquęte distincte. D'après HuffPost, cette rétractation avait mené à une enquęte pour subornation de témoin impliquant Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy et Mimi Marchand. Il avait fui vers le Liban en juin 2020 après sa condamnation dans l'affaire du financement de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur.
Le Parisien révèle que Takieddine avait été incarcéré à Beyrouth pendant plusieurs mois avant sa mort et hospitalisé dans les semaines précédentes. HuffPost rappelle son parcours atypique, depuis sa gestion de la station de ski Isola 2000 dans les années 1980 jusqu'à son rôle d'intermédiaire dans les contrats de défense franco-libyens. Sa disparition clôt un chapitre controversé de l'histoire politico-judiciaire française.
Sources utilisées : "BFM TV", "Les Échos", "HuffPost", "Le Parisien" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.