Les Français plébiscitent massivement un renforcement de la décentralisation, selon un sondage Ifop publié ce lundi. Plus des deux tiers des personnes interrogées (68%) estiment que les collectivités locales n'ont "pas assez de pouvoir par rapport à l'État", marquant une progression spectaculaire de 18 points depuis 2012.
Cette demande de décentralisation traverse toutes les catégories de population, mais elle s'avère particulièrement marquée chez les seniors, les habitants des communes rurales et les électeurs de Marine Le Pen selon BFM TV. Le phénomène révèle un changement profond des mentalités françaises face au centralisme traditionnel.
Le fédéralisme gagne en légitimité
Longtemps considéré comme tabou en France, le fédéralisme recueille désormais l'adhésion de 71% des Français. Cette évolution marque une rupture historique avec la conception jacobine de l'État français. Parallèlement, 73% des citoyens soutiennent que les régions puissent "adapter les lois nationales pour tenir compte des réalités locales".
François Kraus, directeur du pôle politique de l'Ifop, analyse cette tendance comme "une dynamique majoritaire incitant à repenser l'organisation territoriale du pays". Pour lui, "la demande de décentralisation n'est plus l'apanage des seuls militants régionalistes, mais devient une revendication transpartisane et intergénérationnelle".
Un nouveau redécoupage réclamé
Le redécoupage régional de 2015 ne satisfait pas les Français. Plus des deux tiers (68%) réclament un nouveau redécoupage de certaines grandes régions "afin de mieux tenir compte des réalités culturelles et historiques". Cette revendication témoigne d'un attachement persistant aux identités territoriales.
Comme le souligne Sud Ouest, l'attachement régional varie considérablement selon les territoires : 55% en Corse, 39% en Alsace, 36% en Bretagne et au Pays basque se sentent plus attachés à leur région qu'à la France. Ces disparités révèlent la diversité des identités territoriales françaises.
Un rejet unanime du centralisme
L'État central fait l'objet d'un rejet quasi-unanime, avec 90% des citoyens qui le considèrent "trop déconnecté des réalités locales". Cette critique transcende les clivages politiques, rassemblant aussi bien les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (93%) que ceux d'Éric Zemmour (95%), selon Le Figaro.
Le centralisme médiatique cristallise également les frustrations territoriales. Comme le rapporte franceinfo, 82% des Français estiment que l'activité des médias "se concentre trop sur Paris", révélant une aspiration à une meilleure représentation des territoires.
Les revendications culturelles plébiscitées
Les Français soutiennent massivement les revendications culturelles régionalistes. Plus des trois quarts (77%) approuvent la reconnaissance officielle des langues régionales, un chiffre stable depuis 25 ans. L'enseignement de l'histoire régionale à l'école recueille męme 84% d'adhésion, en complément de l'histoire nationale.
Le projet de révision constitutionnelle consacrant l'autonomie de la Corse bénéficie d'un soutien majoritaire quoique mesuré (51%). Cette mesure recueille néanmoins l'adhésion massive (70%) des moins de 25 ans, suggérant une évolution générationnelle des attitudes.
Ce sondage a été réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 25 juillet sur un échantillon de 2.000 Français représentatif de la population française de 18 ans et plus, pour la formation régionaliste "Régions et peuples solidaires".
Sources utilisées : "BFM TV", "Le Figaro", "franceinfo", "Sud Ouest" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.