L'ambassadeur américain en France Charles Kushner a accusé Emmanuel Macron de ne pas agir suffisamment contre l'antisémitisme. Cette critique diplomatique rare a provoqué une réaction en chaîne, le ministère français des Affaires étrangères ayant convoqué l'ambassadeur lundi 25 août pour qualifier ses accusations d'"inacceptables" selon France Info.
La rabbin et philosophe Delphine Horvilleur nuance ces accusations sur BFMTV. "Il y a évidemment un problème énorme avec l'antisémitisme en France, mais ce n'est pas seulement vrai en France, c'est le cas dans la planète entière", explique-t-elle ce lundi. Pour elle, faire de l'antisémitisme un problème uniquement français serait "presque contre-productif".
Une crise diplomatique inédite
La convocation de l'ambassadeur américain constitue un geste diplomatique fort selon Sud Ouest. Cette tension survient après des accusations similaires du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre Macron concernant la reconnaissance de la Palestine, comme le rapporte Nice Matin. La France entretient des relations complexes avec ses alliés sur ces questions sensibles.
Horvilleur rappelle les "problèmes énormes d'antisémitisme" aux États-Unis pour relativiser les critiques. Elle évoque l'attaque devant le musée juif de Washington en mai (deux morts), celle contre un rassemblement pour la libération des otages israéliens dans le Colorado en juin (12 blessés), et la fusillade de Pittsburgh en 2018 (11 morts). "L'antisémitisme est un problème mondial", résume-t-elle, appelant à l'entraide mutuelle plutôt qu'aux accusations.
L'ampleur du problème en France
Les chiffres confirment l'aggravation de la situation selon La Dépęche : 280 incidents antisémites ont été recensés au premier trimestre 2025, après 1 570 actes en 2024 dont 65% d'agressions personnelles. La France abrite la plus grande communauté juive d'Europe avec 500 000 personnes, coexistant avec une importante population arabo-musulmane d'après Nice Matin.
L'ignorance historique aggrave le problème : 46% des jeunes Français de 18 à 29 ans déclarent ne rien connaître de la Shoah selon La Dépęche. Cette méconnaissance contraste avec les lois françaises plus strictes qu'aux États-Unis, où le négationnisme est protégé par la liberté d'expression comme le souligne France Info.
Un climat d'angoisse permanent
Horvilleur décrit un quotidien marqué par l'inquiétude. "J'ai le sentiment de vivre constamment avec une boule au ventre, une incertitude sur l'avenir pour nos enfants", confie-t-elle. De nombreux parents juifs préparent désormais leurs enfants à un climat de tensions scolaires, leur conseillant la discrétion et parfois de cacher leur identité.
La philosophe identifie plusieurs mécanismes destructeurs : une "suspicion de culpabilité permanente qui justifie des appels au boycott ou pire, des appels à la violence" et une "multiplication d'amalgames". Ces confusions entre juifs et Israéliens, puis entre peuple et gouvernement israéliens, persistent malgré les manifestations massives en Israël contre la politique gouvernementale.
Cette montée de l'antisémitisme constitue selon Horvilleur "le marqueur premier d'une déferlante de violences qui va s'abattre". Elle y voit "une constante historique" et "un prélude de quelque chose de beaucoup plus dramatique qui peut et qui risque tous de nous concerner".
Sources utilisées : "BFMTV", "Sud Ouest", "France Info", "La Dépęche", "Nice Matin", "Le Parisien"
Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.