Badinter entre au Panthéon : l'artisan de l'abolition honoré par Macron

upday.com 18 godzin temu
Robert Badinter, ministre de la Justice, le 5 septembre 1981 à Paris Anne-Marie GOURIER

Robert Badinter entre jeudi soir au Panthéon, vingt mois après son décès en février 2024 à l'âge de 95 ans. L'artisan de l'abolition de la peine de mort en France rejoint la nécropole républicaine lors d'une cérémonie solennelle présidée par Emmanuel Macron. Cette cinquième panthéonisation sous les mandats du président offre une parenthèse en pleine crise politique.

L'hommage à l'ancien avocat et garde des Sceaux a débuté mercredi soir par une veillée funèbre au Conseil constitutionnel. Badinter avait présidé cette institution de 1986 à 1995, parmi ses nombreux engagements.

Une cérémonie aux traditions républicaines

À 17 heures jeudi, le cercueil est transporté vers l'ancienne église parisienne pour une cérémonie d'environ une heure. La présidence espère un public nombreux grâce à une "scénographie adaptée" selon l'Élysée. Le protocole suit le "scénario traditionnel" avec la remontée de la rue Soufflot et l'accueil du cercueil sous la nef du Panthéon.

Emmanuel Macron prononcera un discours "court et percutant" selon ses conseillers. Badinter sera ensuite installé dans le caveau "des révolutionnaires de 1789", où reposent Condorcet, l'abbé Grégoire et Gaspard Monge depuis le bicentenaire de la Révolution.

L'abolition de la peine de mort à l'honneur

La cérémonie célèbre le combat pour la justice de Robert Badinter, "qui incarne ce qu'est l'État de droit" souligne la présidence. L'abolition de la peine de mort constitue "un saut civilisationnel majeur dans l'histoire de la justice de notre pays" estime un conseiller d'Emmanuel Macron.

Julien Clerc interprétera sa chanson "L'assassin assassiné" consacrée en 1980 à la lutte pour l'abolition du châtiment supręme. Des plaidoiries de l'avocat qui sauva plusieurs condamnés de la guillotine seront également lues.

Des discours de l'homme politique seront diffusés, notamment celui où il demanda à l'Assemblée nationale le 17 septembre 1981 "l'abolition de la peine de mort en France". Cette abolition respectait un engagement de François Mitterrand, à rebours de l'opinion de l'époque.

Les textes choisis par Elisabeth Badinter

Guillaume Gallienne lira un texte de Victor Hugo, précurseur dans le combat abolitionniste. Ce texte, comme d'autres, a été choisi par Elisabeth Badinter, veuve de l'homme de droit. La philosophe a été associée de très près aux préparatifs, encore lundi lors d'une visite discrète au monument avec le chef de l'État.

Le Panthéon porte sur son fronton la devise "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante". Emmanuel Macron y a déjà fait entrer Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker et Missak Manouchian.

L'universalisme républicain comme fil conducteur

L'historien Marc Bloch sera panthéonisé mi-juin, 82 ans après son exécution par la Gestapo en 1944. Pour l'historien Denis Peschanski, le fil conducteur de ces choix présidentiels est l'"universalisme républicain".

"C'est la France des Lumières, qu'incarnait Robert Badinter à travers son combat abolitionniste mais aussi sa défense acharnée des victimes et sa lutte pour les droits" explique ce spécialiste de la mémoire. Cet universalisme "se retrouve dans Joséphine Baker, qui ne pouvait pas accepter ce qui se passait aux États-Unis et est devenue française" ou dans la "défense des droits des femmes" chez Simone Veil.

Il caractérise aussi Missak Manouchian et "tous ces résistants étrangers qui ont manifesté un attachement très fort à la France des Lumières, patrie des droits de l'homme" selon Peschanski.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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