La Banque centrale européenne (BCE) tient jeudi sa réunion de rentrée dans un contexte troublé par la crise politique française. La deuxième économie de la zone euro traverse une période d'incertitude avec un nouveau Premier ministre mais sans gouvernement ni budget validé.
Le principal taux directeur devrait ętre maintenu à 2%, l'inflation étant maîtrisée en zone euro. Cette réunion s'annonce pauvre en décisions monétaires majeures, mais les turbulences françaises risquent de dominer les débats.
Emmanuel Macron a nommé mardi Sébastien Lecornu, son fidèle ministre des Armées, comme chef du gouvernement. Cette nomination a immédiatement suscité les critiques des oppositions, qui contestent ce choix politique.
Crise budgétaire française
La France affiche désormais une dette d'environ 3 300 milliards d'euros, soit plus de 115% du PIB. Ce niveau record dans la zone euro inquiète les investisseurs, qui exigent une prime de risque accrue pour pręter à l'Hexagone.
Le taux de l'emprunt français à dix ans a dépassé l'italien mardi pour la première fois depuis le début des années 2000. La France risque également une dégradation de sa note par l'agence Fitch vendredi.
Christine Lagarde, présidente de la BCE et ancienne ministre française des Finances, sera questionnée sur ces développements. Elle "pourrait rappeler l'appel de la BCE à la responsabilité budgétaire", estime Felix Schmidt chez Berenberg.
Mécanismes de protection
Les marchés s'interrogent sur l'éventuel recours à l'"Instrument de protection de la transmission" (IPT) de la BCE. Cet outil permet de racheter les obligations de pays empęchés de se financer à coût raisonnable à cause d'attaques spéculatives injustifiées.
Créé en 2022 lors de l'instabilité politique italienne, l'IPT n'a encore jamais été utilisé. Les analystes estiment qu'il ne serait déclenché que si la crise française contaminait d'autres pays.
Les marchés restent relativement calmes et "il y a peu de raisons de penser que l'aggravation des problèmes en France provoquerait des difficultés ailleurs", note Jack Allen-Reynolds de Capital Economics. L'euro a męme légèrement progressé mercredi à 1,17 dollar.
Contexte économique européen
L'Allemagne, première économie de la zone euro, traverse également des difficultés. Les dernières données économiques ont douché les attentes de reprise et compliqué la tâche du gouvernement de Friedrich Merz.
Ces turbulences politiques et économiques ne devraient pas influencer à court terme les décisions monétaires de la BCE. La dernière baisse des taux remonte à juin, et l'institut juge sa politique bien "calibrée" avec une inflation proche de la cible de 2%.
La BCE publiera de nouvelles projections économiques qui devraient légèrement réviser à la baisse les prévisions pour 2026. Elles intégreront l'accord commercial avec les États-Unis fixant des droits de douane de 15% sur la plupart des produits européens.
La récente amende de près de 3 milliards d'euros infligée par la Commission européenne à Google pourrait provoquer une nouvelle escalade commerciale. Cette sanction risque d'attiser les tensions avec l'imprévisible président Donald Trump.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.
