Cinq juges de la Cour supręme du Brésil ont entamé mardi le vote historique pour condamner ou acquitter l'ancien président d'extręme droite Jair Bolsonaro. L'ex-chef d'État de 70 ans est accusé de tentative de coup d'État dans une affaire qui provoque la colère de Donald Trump et menace les relations commerciales entre Washington et Brasilia.
Le juge Alexandre de Moraes, rapporteur du procès, s'est prononcé en faveur d'une condamnation lors de cette audience publique retransmise en direct. "Le Brésil a failli revenir à une dictature", a-t-il déclaré avant de voter. Il a décrit une "organisation criminelle sous le leadership" de Bolsonaro qui aurait tenté d'"empęcher une alternance du pouvoir".
Risques judiciaires majeurs
Bolsonaro et sept coaccusés, incluant d'anciens ministres et militaires haut gradés, risquent jusqu'à 43 ans de prison selon l'AFP. Le verdict est attendu d'ici vendredi et une majorité simple de trois juges sur cinq suffira pour une condamnation. En cas de verdict de culpabilité, les magistrats fixeront ensuite les peines individuelles.
L'accusation porte sur une conspiration présumée pour le "maintien autoritaire au pouvoir" de Bolsonaro malgré sa défaite face au président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en 2022. Le supposé plan putschiste prévoyait l'assassinat du juge Moraes et de Lula, selon les autorités judiciaires.
Tensions diplomatiques inédites
L'affaire génère une crise sans précédent entre le Brésil et les États-Unis. Donald Trump a imposé depuis le 6 août une surtaxe punitive de 50 % sur une part importante des exportations brésiliennes, dénonçant une "chasse aux sorcières" contre son allié. Un responsable du Département d'État américain a prévenu lundi : "Concernant le juge Moraes et les individus dont les abus de pouvoir ont sapé (les) libertés fondamentales, nous continuerons à prendre les mesures appropriées".
Le juge Moraes fait l'objet de sanctions américaines pour des motivations présumées politiques. Il se trouve dans la situation particulière d'ętre à la fois magistrat et victime potentielle dans ce dossier, le plan putschiste ayant visé son assassinat selon l'accusation.
Société brésilienne divisée
La société brésilienne reste polarisée sur ce procès historique. Selon un sondage Datafolha d'août, 53 % des personnes interrogées estiment que le juge Moraes applique les lois, tandis que 39 % y perçoivent des motivations politiques.
Bolsonaro, déjà inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation électorale, se dit victime d'une "persécution politique" à un an de la présidentielle de 2026. Son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro, a dénoncé mardi un "lynchage judiciaire" contre son père, le décrivant comme un "défenseur de l'ordre et de la légalité".
Stratégie d'amnistie en cours
Le camp Bolsonaro s'active au Parlement pour faire voter un projet d'amnistie au bénéfice de leur leader. Cette revendication a mobilisé dimanche des dizaines de milliers de sympathisants lors de rassemblements à travers le pays pour la fęte de l'indépendance.
L'ancien président, en résidence surveillée à Brasilia depuis début août pour des soupçons d'entrave à la justice, n'était pas présent au tribunal mardi pour des raisons de santé selon sa défense. C'est la première fois qu'un ancien chef d'État brésilien est jugé pour un projet présumé de coup d'État depuis la fin de la dictature militaire en 1985.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.