Au lendemain de l'élection présidentielle camerounaise, un duel se dessine entre le président sortant Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 43 ans, et son ancien ministre Issa Tchiroma Bakary. Les résultats officiels sont attendus d'ici deux semaines, avant le 26 octobre, date limite fixée par le Conseil constitutionnel.
Les militants des deux camps revendiquent déjà la victoire sur les réseaux sociaux. "Nous demandons à tous de respecter les résultats issus des urnes dans chaque bureau de vote. C'est le seul que nous accepterons", a déclaré Tchiroma sur Facebook, alors que des opposants craignent des fraudes favorisant Biya, réélu avec plus de 70% des voix depuis plus de 20 ans.
Situation dans la capitale
Lundi matin, les activités ont repris normalement dans la capitale Yaoundé, malgré le déploiement de forces de sécurité à certains carrefours stratégiques. Dans le quartier de la Briqueterie, fief de Tchiroma où des centaines de partisans scandaient "Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive" dimanche soir, Abdou Mana, 50 ans, reste "dans l'attente des résultats définitifs". "On veut le changement mais on ne veut pas de problème", temporise-t-il.
Des messages de félicitations ont été adressés à Tchiroma Bakary, notamment par la coalition Union pour le Changement 2025 qui l'avait désigné comme candidat consensuel de l'opposition mi-septembre. Le directeur de campagne de Tchiroma, Chris Maneng's, attend la compilation complète des procès-verbaux de ses observateurs placés dans 90% des bureaux de vote pour avoir "une approche statistique de cette victoire". "Nous avons un lead dans la quasi-majorité des régions au Cameroun", a-t-il déclaré.
Tensions et règles légales
Dans la région du Nord, d'où est originaire Tchiroma et qui constitue un vivier électoral important, des affrontements entre partisans et forces de l'ordre ont éclaté dimanche soir. Le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji a rappelé lors d'une conférence de presse que proclamer le résultat avant le Conseil constitutionnel constituait "la ligne rouge à ne pas franchir", après une élection qui s'est déroulée selon lui "sans incident majeur".
En 2018, Maurice Kamto, arrivé deuxième et dont la candidature a été rejetée cette année, s'était proclamé vainqueur au lendemain du vote avant d'ętre arręté. Selon le code électoral, toute contestation doit ętre adressée "dans un délai maximum de 72 heures à compter de la date de clôture du scrutin", mais les résultats risquent de ne pas ętre connus d'ici là.
Surveillance citoyenne du scrutin
Des citoyens soucieux de "surveiller leur vote" ont assisté aux dépouillements dans certains bureaux du pays à leur fermeture dimanche à 18h, téléphones et mode vidéo enclenchés. Les images de procès-verbaux et de tableaux noirs sur lesquels étaient reportés les résultats ont largement circulé sur les réseaux sociaux, alimentant les revendications de victoire des deux protagonistes du duel de tęte.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.





