Canicule précoce : Paris en alerte rouge, 38°C attendus

upday.com 4 godzin temu

La canicule précoce qui frappe l'Europe de l'Ouest et du Sud s'étend mardi vers le nord, exposant les populations françaises et néerlandaises à des températures exceptionnelles. Paris bascule à midi en alerte rouge pour la première fois depuis cinq ans, avec 38°C attendus.

La capitale française interdit la circulation des voitures polluantes et ferme le sommet de la Tour Eiffel. Sur l'ensemble du territoire français, où les températures oscilleront entre 35 et plus de 40°C, plus de 1.300 écoles mal équipées fermeront totalement ou partiellement.

Fermetures d'écoles en cascade

Au Pays-Bas, les écoles de Rotterdam et du Brabant occidental ont fermé à midi selon des horaires qualifiés de « tropicaux ». La barre des 38°C, très rare dans ce pays au climat océanique, est annoncée pour mardi.

En Allemagne, pays continental plus chaud, les écoliers peuvent bénéficier du « hitzefrei », le congé pour cause de chaleur, une habitude remontant au XIXe siècle. Cologne se prépare à 38°C et Berlin attend 37°C.

Phénomène climatique exceptionnel

« Cet événement est inhabituel car il est extręme, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l'a très certainement aggravé », analyse pour l'Agence France-Presse (AFP) Samantha Burgess, climatologue pour l'observatoire européen Copernicus. Conséquence attendue du réchauffement climatique provoqué par la combustion des énergies fossiles, les canicules surviennent avant męme les vacances scolaires.

Exceptionnel, ce phénomène ne le restera pas longtemps selon la scientifique. « Le changement climatique créé une nouvelle norme », rendant les canicules plus fréquentes et désormais possibles en juin et en septembre.

Adaptation insuffisante des villes

« De plus en plus de villes européennes s'adaptent, mais on peut dire que ce n'est pas assez rapide ni assez complet », avertit Samantha Burgess. Elle souligne la persistance de « problèmes d'infrastructure, une pression sur les systèmes de santé nationaux et encore trop d'excès de mortalité ».

L'impact de l'épisode prendra des mois à ętre estimé, mais rappelle déjà les canicules de 2003 et de 2022. Ces dernières ont été responsables respectivement d'environ 70.000 et 61.000 décès prématurés, essentiellement chez les personnes âgées.

Témoignages de souffrance

« On vit un peu comme des taupes », confie à l'AFP Nicole, 85 ans, à Paris, pendant que son infirmier bande ses jambes enflées par la chaleur. Elle vit dans l'air étouffant de son appartement au 20e étage d'une tour d'un quartier populaire.

À l'hôpital de Nice, « c'est une lutte quotidienne » raconte le chef des urgences, Pierre-Marie Tardieux. Il reçoit « environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud » ainsi que « beaucoup de personnes qui vivent dans la rue ».

Nuits tropicales sans répit

À Bordeaux, « Jo », un sans domicile fixe de 55 ans, dit « souffrir énormément ». Le bitume dans cette ville très minérale est encore plus chaud, et les températures baissent trop peu la nuit pour offrir un répit aux organismes.

La France a connu lundi sa nuit puis sa journée les plus chaudes pour un mois de juin. Les rues parisiennes ne sont pas descendues en-dessous de 27°C dans la nuit de lundi à mardi, confirme Météo-France.

Réchauffement accéléré en Europe

À La Hague, Georgette Kymmell observe les changements : « autrefois il ne faisait généralement que 25°C lors des étés très chauds du mois de juillet, mais aujourd'hui, il fait parfois jusqu'à 30°C en mai, ce qui n'est tout simplement pas normal ». « L'Europe se réchauffe plus vite que la moyenne mondiale », poursuit Samantha Burgess.

Cette accélération s'explique notamment par la proximité avec l'Arctique, qui se réchauffe trois à quatre fois plus vite. L'amélioration de la qualité de l'air grâce aux législations environnementales joue aussi un rôle paradoxal.

Effet paradoxal de l'air pur

La réduction des aérosols polluants signifie que « nous avons un ciel plus clair, ce qui veut dire plus d'énergie qui atteint la surface de la Terre », explique la scientifique. Męme si très bonne pour les poumons des Européens, cette amélioration contribue au réchauffement.

En Espagne, où un record en juin de 46°C a été enregistré samedi, le thermomètre est redescendu mais pourrait encore dépasser 40°C dans le sud. À Madrid, « c'est comme ętre dans un four », témoigne Daniela Davila, une journaliste originaire d'Alicante, alors que les autorités recommandent d'éviter l'alcool et les boissons sucrées.

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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