ChatGPT nuit à l'esprit critique des étudiants selon le MIT

upday.com 17 godzin temu

Quand Jocelyn Leitzinger a demandé à ses étudiants de raconter une anecdote personnelle sur la discrimination, elle a remarqué que la victime s'appelait souvent Sally. « Il était clair que c'était un prénom féminin courant pour ChatGPT », se désole l'enseignante de Chicago.

Ses étudiants « n'écrivaient męme pas sur leur propre vie ! », s'étrangle Leitzinger, qui enseigne sur le commerce et la société à l'Université de l'Illinois. La professeure estime qu'environ la moitié de ses 180 étudiants ont utilisé ChatGPT de manière inappropriée au cours du dernier semestre.

Étude révélatrice du MIT

Une récente recherche suggère que les étudiants qui utilisent l'intelligence artificielle générative pour écrire des dissertations ont moins l'esprit critique. L'étude préliminaire, qui n'a pas encore été revue par des pairs, est devenue virale sur les réseaux sociaux.

Depuis sa publication le mois dernier, plus de 3.000 enseignants ont écrit à l'équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui l'a menée, indique Nataliya Kosmyna, son autrice principale. Pour cette étude, 54 étudiants de la région de Boston ont été répartis en trois groupes.

Protocole expérimental rigoureux

Ils devaient écrire des dissertations de 20 minutes, le premier groupe en utilisant ChatGPT, le deuxième un moteur de recherche et le troisième seulement leurs méninges. Les chercheurs ont mesuré l'activité cérébrale des étudiants lors de sessions espacées de plusieurs mois.

Deux enseignants ont été chargés de noter les écrits. Les utilisateurs de ChatGPT ont eu des résultats significativement moins bons que ceux ayant utilisé leurs seules tętes.

Connexions cérébrales affaiblies

Des électroencéphalogrammes ont montré que différentes régions de leur cerveau se connectaient entre elles moins souvent. En outre, plus de 80 % des utilisateurs de l'intelligence artificielle ne pouvaient citer aucun passage de la dissertation qu'ils venaient juste d'écrire.

Seulement 10 % dans chacun des deux autres groupes présentaient cette lacune. Au bout de la troisième session, ils semblaient se borner principalement à faire des copier-coller.

Écrits sans âme

De leur côté, les enseignants chargés de corriger les copies ont déclaré ętre facilement capables de reconnaître celles, « sans âme », écrites grâce à l'intelligence artificielle. Si la grammaire et la structure étaient correctes, elles manquaient de créativité, de personnalité et de réflexion profonde.

Cependant, Kosmyna nuance les interprétations de l'étude faites par certains médias, selon lesquels l'intelligence artificielle rendrait les gens stupides ou paresseux. Lors de la quatrième session, le groupe n'ayant jusque-là mobilisé que son cerveau a été invité à utiliser ChatGPT pour la première fois.

Résultats surprenants

Ce groupe a affiché un niveau de connectivité neuronale encore plus élevé, souligne la chercheuse. Il est trop tôt pour tirer des conclusions à partir d'un échantillon aussi réduit, selon Kosmyna, qui appelle à davantage d'études sur la façon de mieux utiliser les outils de l'intelligence artificielle.

Ashley Juavinett, neuroscientifique à l'Université de Californie San Diego, qui n'a pas participé à la recherche, critique également certaines « extrapolations » faites à partir de l'étude. « Cet article ne fournit pas assez de preuves, ni de rigueur méthodologique pour en tirer des conclusions sur l'impact des grands modèles de langage sur le cerveau », déclare-t-elle.

Changements observés en classe

Pour Leitzinger, ces résultats font cependant écho à sa perception de la façon dont les écrits de ses étudiants ont changé depuis l'arrivée de ChatGPT en 2022. Elle observe moins de fautes d'orthographe mais aussi moins d'authenticité.

L'émergence de l'intelligence artificielle est souvent comparée à l'introduction des calculatrices, qui a obligé les professeurs à changer leurs méthodes. Mais Leitzinger s'inquiète du fait que les étudiants n'ont plus besoin d'aucune connaissance de base avant d'utiliser l'intelligence artificielle.

Impact au-delà de l'enseignement

Le problème va bien au-delà de l'enseignement. Les revues scientifiques ont du mal face à l'afflux massif d'articles générés par l'intelligence artificielle.

L'édition n'est pas en reste, alors qu'une start-up prévoit de publier 8.000 livres écrits par l'intelligence artificielle chaque année. « Écrire c'est penser ; penser c'est écrire. Si l'on supprime ce processus, que reste-t-il de la pensée ? », s'interroge Leitzinger.

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

Idź do oryginalnego materiału