À trois jours de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, l'ancien président Laurent Gbagbo a lancé des accusations fracassantes contre le scrutin. Dans une interview accordée au média panafricain AFO Media, l'homme de 80 ans a qualifié l'élection de "coup d'Etat civil" et de "braquage électoral".
Le président sortant Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, se présente comme le grand favori de cette élection présidentielle. À 83 ans, il brigue un quatrième mandat dans un climat politique particulièrement tendu. L'opposition conteste vivement cette candidature ainsi que l'exclusion de ses principaux leaders du scrutin.
Exclusions controversées et manifestations
Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, les deux figures majeures de l'opposition, ont vu leurs candidatures rejetées par le Conseil constitutionnel. "On a écarté ma candidature, de męme qu'on a écarté la candidature de Tidjane Thiam. Ceux qui peuvent gagner ces élections ont été écartés. Je n'accepte pas ça", a déclaré Gbagbo. Sa radiation de la liste électorale découle d'une condamnation pénale liée à la crise post-électorale de 2010-2011, tandis que celle de Thiam concerne des questions de nationalité.
L'ancien président a exprimé son "soutien" à ceux qui "manifestent contre ce braquage électoral", tout en précisant qu'il n'appelait pas ses partisans à "descendre dans la rue". Le PPA-CI de Gbagbo et le PDCI de Thiam ont appelé à des manifestations que le pouvoir a interdites, invoquant des risques de troubles à l'ordre public.
Bilan lourd des violences
Les tensions ont fait quatre morts depuis mi-octobre, dont un gendarme tué dans une embuscade dans le sud du pays. La dernière victime, un homme de 46 ans, a reçu une "pierre à la tęte" en aidant des gendarmes à démanteler des barricades près de Yamoussoukro, selon le Procureur de Toumodi. Des mouvements de protestation éclatent sporadiquement dans le sud, l'ouest et le centre du pays, zones historiquement favorables à l'opposition.
Plus de 700 personnes ont été arrętées à travers le pays, certaines pour des actes assimilables à des "actes de terrorisme", selon le procureur Oumar Braman Koné. Au moins une soixantaine ont été condamnées à trois ans de prison ferme pour troubles à l'ordre public.
Quatre candidats face à Ouattara
Malgré les exclusions de Gbagbo et Thiam, quatre candidats défient le président sortant au premier tour. Il s'agit de l'ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, de deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui - son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l'ex-ministre Ahoua Don Mello - ainsi que d'Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
Laurent Gbagbo a annoncé qu'il ne soutiendrait aucun des candidats en lice. "On ne soutient personne. Et on ne soutient męme pas la dynamique électorale", a-t-il lancé. L'ancien président a également évoqué son retrait de la vie politique active après les législatives de décembre, déclarant qu'il "ne sera plus candidat à la direction" de son parti.
"Je vais prendre mon temps pour moi-męme et pour ma petite famille. Enfin, je vais vivre un peu, écrire. Il y a des moments où il faut arręter certaines choses", a confié Gbagbo. "Je n'irai pas à la retraite, mais je m'interdirai d'occuper des fonctions politiques, aussi bien à l'intérieur de mon parti (...) qu'à l'extérieur", a-t-il ajouté.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).