L'Assemblée nationale djiboutienne a voté dimanche à l'unanimité pour supprimer la limite d'âge présidentielle dans la Constitution. Cette modification ouvre la voie à une nouvelle candidature d'Ismaël Omar Guelleh, 77 ans, au pouvoir depuis 1999. Les 65 parlementaires présents ont tous soutenu la suppression de cette mention, selon l'ancien Premier ministre Dileita Mohamed Dileita, actuel président de l'Assemblée nationale.
La Constitution djiboutienne interdisait jusqu'alors aux candidats de plus de 75 ans de concourir à la présidence. Cette règle empęchait Guelleh de briguer un sixième mandat lors de l'élection présidentielle prévue en avril 2026. Le dirigeant détient le pouvoir sans partage depuis son arrivée à la tęte de ce petit État de la Corne de l'Afrique.
Prochaines étapes constitutionnelles
Le chef de l'État peut désormais organiser un référendum sur cette question ou demander à l'Assemblée de revoter une seconde fois, selon une source parlementaire citée par l'AFP. Ce second vote devrait intervenir le 2 novembre. Guelleh avait laissé la porte ouverte à un nouveau mandat lors d'un entretien accordé en mai au magazine Jeune Afrique.
"Je ne répondrai pas à cette question", avait alors affirmé le président djiboutien, interrogé sur une éventuelle nouvelle candidature. "Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'aime trop mon pays pour l'embarquer dans une aventure irresponsable et ętre la cause de divisions", avait-il poursuivi.
Réactions et contexte politique
Ce vote n'est "pas une surprise", souligne Sonia le Gouriellec, spécialiste de la Corne de l'Afrique et professeure à l'Université catholique de Lille. "Il y a des contestations sur les réseaux sociaux mais je crains que l'opposition n'ait pas l'espace pour s'exprimer à Djibouti", poursuit l'experte, évoquant la répression des libertés d'expression dans le pays.
Dileita Mohamed Dileita justifie ce changement constitutionnel par la nécessité d'assurer "la stabilité du petit pays, dans une région, la Corne de l'Afrique, avec la Somalie, l'Ethiopie et l'Erythrée, troublée". L'ancien Premier ministre affirme que "plus de 80% de la population soutient cela".
Hégémonie politique confirmée
En avril 2021, Guelleh avait été réélu avec plus de 97% des voix. Son parti, l'Union pour la majorité présidentielle, domine le Parlement djiboutien. Le dirigeant, surnommé "IOG", a succédé en 1999 à Hassan Gouled Aptidon, père de l'indépendance, après avoir été son chef de cabinet pendant 22 ans.
En septembre dernier, Alexis Mohamed, proche conseiller présidentiel, avait démissionné en dénonçant le "recul démocratique" et la "gestion clientéliste" du pays. Cette critique rare illustre les tensions internes au sein du régime djiboutien.
Position géostratégique cruciale
Djibouti occupe une position stratégique face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb. Cette ancienne colonie française, indépendante depuis 1977, constitue un État stable dans une région troublée et suscite l'intéręt des grandes puissances. Le pays d'un million d'habitants accueille des bases militaires américaine, française et chinoise, renforçant son importance géopolitique dans le transit du commerce mondial entre Asie et Occident.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).





