La Pologne a demandé jeudi une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU après l'intrusion de drones présumés russes sur son territoire. Le ministère polonais des Affaires étrangères a confirmé que la session sera "convoquée au sujet de la violation de l'espace aérien polonais par la Russie".
Selon le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski, l'objectif est d'"attirer l'attention du monde entier sur cette attaque sans précédent menée par des drones russes contre un pays membre non seulement de l'ONU, mais aussi de l'Union européenne et de l'OTAN". L'intrusion de ces drones venus du ciel ukrainien et du Bélarus est jugée délibérée par Varsovie et ses alliés, mais récusée par Moscou.
Au total, 19 drones sont entrés dans la nuit de mardi à mercredi dans l'espace aérien polonais, sans faire de blessés. L'armée polonaise, épaulée par les alliés de l'Otan, a abattu au moins trois drones "de fabrication russe". Une maison et une voiture ont été endommagées dans l'est du pays, tandis que les débris de 16 drones ont été retrouvés.
Restrictions aériennes renforcées
Varsovie a annoncé jeudi matin la limitation du trafic aérien à sa frontière orientale "pour assurer la sécurité nationale". L'agence de navigation aérienne polonaise (PAZP) a fermé le trafic aérien aux vols civils le long de la frontière avec le Bélarus et l'Ukraine, de jeudi jusqu'au 9 décembre, sauf rares exceptions.
Pour Sikorski, cette intrusion constitue "pas seulement un test pour la Pologne, c'est un test pour toute l'OTAN et pas seulement militaire, mais aussi politique". Le pays réclame un renforcement sur son territoire des capacités militaires de l'UE et de l'Otan.
Avalanche de protestations
L'incident a provoqué une série de condamnations des alliés occidentaux. Le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé une "action agressive" de la Russie, tandis que le président français Emmanuel Macron a mis en garde Moscou contre une "fuite en avant".
L'ambassadeur américain auprès de l'Otan, Matthew Whitaker, a promis : "Nous soutenons nos alliés de l'Otan face à ces violations de l'espace aérien et défendrons chaque centimètre du territoire" de l'Alliance. La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a qualifié l'incident de "violation la plus grave de l'espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre".
Le Conseil de l'Atlantique Nord a modifié le format de sa réunion hebdomadaire pour la tenir dans le cadre de l'article 4 du traité constitutif de l'Otan, dont Varsovie a demandé l'activation. Cet article stipule que les parties se consulteront lorsque l'intégrité territoriale ou la sécurité de l'une d'elles sera menacée.
Appel chinois au dialogue
La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité et soutien diplomatique de Moscou, a appelé jeudi au "dialogue" entre les parties concernées. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lin Jian a déclaré : "La Chine espère que toutes les parties concernées résoudront de façon appropriée leurs différends par le dialogue et la consultation".
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.