« Il y a une immense déception, parce qu'on a travaillé énormément pour obtenir l'exemption et elle était à portée de main. Nous avons la certitude que cela entraînera de grosses difficultés pour la filière des vins et spiritueux », a déclaré Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). L'industrie française du vin fait face à un revers majeur après l'échec des négociations pour obtenir une exemption des droits de douane américains de 15%.
La France et l'Italie avaient spécifiquement demandé des exemptions pour le vin lors des négociations. D'après Le Monde, l'accord trouve son origine dans une rencontre du 27 juillet en Écosse entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, mais les efforts pour protéger le secteur viticole ont échoué.
Le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic a confirmé l'échec : « Malheureusement, nous n'avons pas réussi ». Cette décision frappe durement une filière déjà fragilisée par les fluctuations monétaires.
Impact économique majeur
Ces 15% de droits de douane s'ajouteront aux « 15% d'effets de change que la filière observe déjà » en exportant aux États-Unis, selon Gabriel Picard. Cette double pénalité représente un surcoût cumulé de 30% pour les exportateurs français, particulièrement préoccupant dans un contexte de faiblesse du dollar face à l'euro.
Les États-Unis constituent le premier marché d'exportation pour l'Union européenne avec 8 milliards d'euros d'alcools exportés en 2024, dont plus de 5 milliards de vin. La France représente environ la moitié de ces exportations avec 2,4 milliards d'euros de vin et 1,5 milliard de spiritueux écoulés outre-Atlantique, soit environ 25% de ses exportations totales.
Selon La Tribune, les régions viticoles premium comme Bordeaux, la Bourgogne et la Champagne seront particulièrement touchées par ces mesures. L'impact se fera sentir rapidement sur les exportateurs qui dépendent fortement du marché américain.
Perspectives et négociations futures
« La défense de nos secteurs à l'export reste notre priorité. L'accord laisse ouverte la possibilité d'exemptions additionnelles, nous y travaillerons », a réagi Laurent Saint-Martin, ministre français du Commerce extérieur. Cette déclaration maintient l'espoir d'évolutions futures malgré l'échec initial.
Gabriel Picard, qui a salué l'engagement de la Commission européenne et de la France, espère que « ce n'est pas la fin de l'histoire ». Il évoque encore « des portes ouvertes pour négocier des exemptions ou des aménagements » et maintient « un fil de discussion ouvert » pour le moyen terme.
D'après BFM TV, l'Union européenne s'est engagée à acheter 750 milliards de dollars d'énergie américaine et à investir 600 milliards supplémentaires d'ici 2028. Ces contreparties pourraient servir de base à de futures négociations sectorielles pour l'industrie viticole française.
Sources utilisées : "Ouest-France", "Le Monde", "BFM TV", "La Tribune", "Le Figaro", "Sud Ouest", "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.