Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a ordonné mercredi le rappel de 60 000 réservistes après avoir donné son feu vert à la prise de Gaza-ville. Cette décision intervient en pleine médiation internationale pour une tręve dans le territoire palestinien et la libération d'otages.
Le cabinet de sécurité présidé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait approuvé début août un plan pour s'emparer de cette ville et de camps de réfugiés du centre du territoire. Ces zones sont considérées comme les derniers bastions du Hamas, l'objectif étant de prendre le contrôle sécuritaire de l'ensemble de la bande de Gaza et libérer les otages.
Quarante-neuf otages demeurent à Gaza selon l'armée israélienne, dont 27 seraient décédés. Ces captifs ont été enlevés lors de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
Offensive approuvée
Le ministre "a approuvé le plan d'attaque de l'armée israélienne à Gaza-ville", chef-lieu et plus grande ville du territoire palestinien, selon son ministère. Israël Katz a également "approuvé l'émission des ordres de rappel des réservistes nécessaires pour mener à bien la mission" pour environ 60 000 hommes.
Depuis plus d'une semaine, l'armée israélienne intensifie ses frappes et opérations au sol dans la ville de Gaza. Elle s'est emparée d'environ 75 % du territoire palestinien en plus de 22 mois de guerre.
Après le quartier périphérique de Zeïtoun, les forces se concentrent désormais sur celui voisin de Sabra. Les habitants rapportent de nombreux bombardements et la présence d'une colonne de blindés, tandis que la Défense civile de Gaza fait état de 21 personnes tuées par des frappes et tirs israéliens depuis le début de la journée mercredi.
Opération prolongée prévue
L'armée "se prépare à une opération prolongée, de plusieurs mois, et qui continuera jusqu'en 2026", selon la radio militaire israélienne. L'objectif affiché reste la victoire militaire contre le Hamas et la libération des 49 otages encore aux mains du mouvement islamiste et de ses alliés.
La décision du ministre intervient deux jours après que le Hamas a annoncé avoir accepté une nouvelle proposition des médiateurs - Égypte, Qatar et États-Unis. Cette proposition prévoit une tręve de 60 jours assortie de la libération des otages en deux étapes.
Israël n'a pas réagi formellement, mais une source gouvernementale affirme que le gouvernement Netanyahu n'a "pas changé" de politique. Il continue "d'exiger la libération" de tous les otages "conformément aux principes fixés par le cabinet pour mettre fin à la guerre".
Négociations en cours
La proposition se baserait sur un plan de l'émissaire américain Steve Witkoff selon la radio publique israélienne Kan. Il prévoit la libération de dix otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange d'une tręve de 60 jours et de négociations pour mettre fin à la guerre.
Deux précédentes tręves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages vivants et morts en échange de la libération de prisonniers palestiniens. La presse israélienne souligne que le Premier ministre n'a pas encore prévu de réunion du cabinet de sécurité pour discuter de la réponse aux médiateurs.
Enjeux militaires et politiques
Le quotidien Ma'ariv estime que l'armée pourrait perdre une centaine de soldats dans la prise de Gaza-ville. Selon les bilans officiels, 462 militaires ont été tués à Gaza depuis le début du conflit.
La question des réservistes constitue un sujet politique majeur en Israël, où les ultra-orthodoxes sont exemptés du service militaire et refusent catégoriquement tout changement. De plus en plus d'Israéliens exigent leur participation à l'effort de guerre, alors que les périodes de réserve s'étendent de 70 à 100 jours, en plus de la conscription obligatoire de trois ans pour les hommes et deux ans pour les femmes.
Situation humanitaire
Depuis le début de la guerre, Israël assiège à Gaza plus de deux millions de Palestiniens menacés de famine selon l'ONU. Israël rejette les accusations de famine délibérée et affirme autoriser l'entrée de davantage d'aides dans le territoire en proie à un désastre humanitaire.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1 219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon les données officielles. L'offensive de représailles israélienne a fait 62 064 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.