Kaboul : Quatre ans après, les familles des victimes toujours meurtries

upday.com 3 godzin temu
Photo prise le 1er juin 2025 près de kaboul de Gul Ajan Hotak priant sur la tombe de son défunt fils Shafiullah Hotak, mort après ętre tombé d'un avion C-17 de l'armée de l'air américaine pour fuir le pays dirigé par les talibans Wakil KOHSAR

Quatre ans après les images tragiques de l'aéroport de Kaboul, les familles de victimes afghanes vivent encore dans la douleur. Le 16 août 2021, des centaines de personnes avaient tenté de s'accrocher aux avions militaires américains au décollage, certaines chutant mortellement dans les airs.

Shafiullah Hotak, 18 ans, ręvait de devenir médecin mais était contraint à des travaux journaliers faute d'argent pour ses études. Ce matin-là, il avait dit à ses parents : "Je pars aux Etats-Unis !", un simple billet de 50 afghanis en poche. "Shafiullah avait de l'espoir. Il disait que s'il arrivait aux Etats-Unis, je pourrais arręter de travailler, qu'il nous rendrait ce que nous avions fait pour lui", relate sa mère Zar Bibi Hotak.

Fida Mohammed Amir, dentiste de 24 ans, haïssait les talibans selon son père. Le jeune homme avait prétexté un rendez-vous dans sa clinique avant de se rendre secrètement à l'aéroport. Zaki Anwari, 17 ans et espoir du football afghan, s'y était rendu par curiosité avec un de ses frères.

La panique de l'évacuation

L'aéroport était pris d'assaut par des familles venues avec le moindre bout de papier pouvant leur permettre de partir. Les Afghans craignaient le retour du régime taliban après 20 ans de guerre américaine. Plus de 120 000 personnes ont été évacuées en août 2021 par les pays de l'OTAN, dont 2 000 avaient directement travaillé contre les talibans.

"On nous racontait les histoires du précédent régime taliban (1996-2001), que męme la farine était difficile à trouver. Avec ces récits en tęte, on s'inquiétait. On pensait qu'il n'y aurait plus de travail", explique Intizar Hotak, frère de Shafiullah. Dans leur quartier de l'est de Kaboul, seuls ceux ayant de la famille à l'étranger s'en sortent.

"Shafiullah disait que la situation ne pourrait pas s'améliorer, qu'il valait mieux partir", se rappelle sa mère. Les corps des victimes sont tombés sur des toits de maisons dans le nord de la capitale, à quelques kilomètres de l'aéroport. "J'espère que Dieu n'imposera jamais à personne de voir une chose pareille", murmure Intizar Hotak, qui est allé chercher la dépouille méconnaissable de son frère.

Les traumatismes persistants

"J'ai hurlé, j'ai couru comme une folle. Certains voisins étaient gęnés, se demandaient comment réagir", raconte Zar Bibi Hotak, avertie par des proches qui avaient vu la photo de son fils partagée sur Facebook. Le nombre exact de victimes de l'évacuation demeure inconnu à ce jour.

L'armée américaine a blanchi en 2022 l'équipage de l'avion, qui a "décidé de quitter l'aérodrome aussi vite que possible" au vu de la dégradation sécuritaire. Cette décision reste insuffisante pour les familles, qui déplorent l'absence d'excuses officielles. "Personne ne nous a appelés : ni le précédent gouvernement, ni les talibans, ni les Américains", s'indigne Zar Bibi Hotak.

"Les avions sont équipés de caméras (...), le pilote savait ce qu'il faisait, que c'était dangereux, il aurait pû s'arręter", accuse Zakir Anwari, frère de la jeune victime. Les familles vivent encore avec les traumatismes : "J'ai eu des cauchemars pendant un an. Impossible d'oublier", confesse Zakir Anwari.

La fuite de la désespérance

Payanda Ibrahimi hésite à reparler de son fils, n'y voyant qu'une façon de "rouvrir la blessure". "Personne ne s'en soucie et personne ne peut comprendre", dit-il, le regard brisé par la douleur. Pour lui, les motivations de ces jeunes gens étaient claires.

"Fida ne voulait pas mal faire. Comme lui, il y avait des milliers de familles à l'aéroport", argue-t-il. "Elles n'y sont pas allées pour mourir, mais pour fuir. Et survivre". Cette tragédie illustre la désespérance qui poussait les Afghans à prendre des risques mortels plutôt que de rester sous le régime taliban.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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