L'UE approuve l'accord Mercosur avec des gestes pour la France

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Des éleveurs et des membres de la Fédération nationale bovine manifestent près de l'ambassade du Brésil à Paris, le 9 juillet 2025 Dimitar DILKOFF

La Commission européenne s'appręte à approuver mercredi l'accord commercial avec les pays du Mercosur, malgré les réticences françaises. Cette validation marque la première étape avant la soumission du traité de libre-échange aux États membres et aux eurodéputés dans les mois à venir.

Le timing intervient alors que la France traverse une nouvelle crise politique. Le gouvernement de François Bayrou pourrait chuter lundi lors d'un vote de confiance particulièrement mal engagé pour le Premier ministre.

Objectifs et enjeux commerciaux

L'accord doit permettre à l'Union européenne d'exporter davantage de voitures, machines et spiritueux vers l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay. En contrepartie, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains sur le marché européen.

Pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, "c'est un accord gagnant-gagnant avec des avantages significatifs pour les consommateurs et les entreprises" des deux continents. Bruxelles estime que les exportateurs européens économiseraient plus de quatre milliards d'euros de droits de douane annuels.

Opposition agricole française

Les syndicats agricoles européens restent mobilisés depuis la conclusion des négociations en décembre dernier. "Le combat se poursuit", a prévenu lundi la FNSEA, premier syndicat agricole français, en appelant Emmanuel Macron à maintenir son opposition.

La France considère l'accord comme une menace pour les filières du bœuf, de la volaille, du sucre et de l'éthanol. Le gouvernement français réclamait des mesures de sauvegarde supplémentaires pour protéger ces secteurs sensibles.

Compromis en préparation

Pour rassurer Paris, la Commission pourrait annoncer mercredi des clauses de sauvegarde renforcées pour les "produits agricoles sensibles". L'exécutif européen s'engagerait à intervenir en cas d'impacts négatifs sur certaines filières agricoles.

"La France estime, sous réserve d'une analyse approfondie" que cette évolution "va dans le bon sens", selon une source diplomatique. "Il faudra bien sûr s'assurer de l'efficacité de ce dispositif" de sauvegarde, précise-t-elle.

Réactions politiques contrastées

L'opposition française dénonce déjà le changement de position gouvernemental. Le Rassemblement national évoque une "trahison" d'Emmanuel Macron, tandis que La France insoumise appelle à la "mobilisation générale" contre ce "passage en force".

Au Parlement européen, le centriste Pascal Canfin promet une initiative transpartisane pour tenter de "suspendre l'adoption" de l'accord, "en l'absence de transparence et de garanties claires".

Soutien allemand et calendrier

L'Allemagne défend fermement l'accord pour offrir de nouveaux débouchés à ses entreprises industrielles. Cette position s'est renforcée depuis le retour de Donald Trump et l'instauration de taxes douanières sur les produits européens.

Le chancelier allemand Friedrich Merz répète que l'Union européenne a besoin "très rapidement" de nouveaux partenaires commerciaux. Bruxelles souhaite un accord des Vingt-Sept avant fin 2025, pendant la présidence brésilienne du Mercosur.

Mécanismes de blocage

Si la France maintient son opposition, elle ne pourrait faire capoter l'accord à elle seule. Il lui faudrait constituer une "minorité de blocage" avec au moins quatre États représentant plus de 35% de la population européenne.

Cette configuration reste incertaine, plusieurs pays européens soutenant l'accord pour des raisons économiques et géopolitiques.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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