Népal : les familles des victimes des émeutes espèrent un changement

upday.com 3 godzin temu
Des membres de la famille d'une victime tuée au cours des émeutes meurtrières dans la capitale népalaise qui ont fait au moins 51 morts et des centaines de blessés, le 12 septembre 2025 à Katmandou PRABIN RANABHAT

Santosh Bishwakarma, 30 ans, a été abattu lundi par les forces de l'ordre dans une rue de Katmandou alors qu'il manifestait contre le gouvernement népalais. Sa femme Amika, également âgée de 30 ans, peine à évoquer le souvenir de son mari dans leur petite maison de la capitale encombrée de proches venus partager son deuil.

"Il avait l'habitude de dire qu'il ne voulait pas mourir comme un chien", confie-t-elle entre deux sanglots. "Il voulait que le Népal soit reconnu dans le monde, et ne pas mourir avant d'y avoir contribué. Je crois qu'il a réussi."

Santosh avait rejoint lundi le cortège de jeunes réunis sous la bannière de la "Génération Z" qui dénonçaient le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites du pays. La police, débordée, a ouvert le feu sur les manifestants, tuant une vingtaine d'entre eux et blessant des centaines d'autres.

Chute du gouvernement

La répression a nourri la colère de cette "Gen Z", qui est revenue le lendemain dans les rues de la capitale. Les manifestants ont incendié ou mis à sac tous les symboles du pouvoir : parlement, bureaux ministériels, tribunaux, jusqu'aux résidences de plusieurs dirigeants.

Le Premier ministre KP Sharma Oli n'a eu d'autre choix que de démissionner. L'ex-cheffe de la Cour supręme Sushila Kari, 73 ans, respectée pour son indépendance, a été nommée vendredi soir à la tęte d'un gouvernement provisoire chargé de conduire le pays jusqu'à des élections prévues dans six mois.

Son entrée en fonction semble satisfaire de nombreux Népalais mais pas Amika Bishwakarma, désormais seule pour élever son fils Ujwal, 10 ans, et sa fille Sonia, 7 ans. "Mon mari aurait tout fait pour leur permettre de réaliser leurs ręves, męme au prix de sa vie", assure-t-elle. "Mais comment je vais pouvoir y arriver seule maintenant ? Il a sacrifié sa vie pour le pays, j'espère que le gouvernement va m'aider."

L'espoir après la tragédie

Solan Rai, 42 ans, ami de Santosh, a accouru au chevet de sa veuve quand il a appris la mort de ce dernier. Après les violences de la semaine, il veut croire à des jours meilleurs pour son pays : "Je n'avais jamais vu pareille colère, j'espère que cette fois, ça va enfin changer."

Ce vendredi, des centaines de personnes se pressaient dans le temple de Pashupatinath, à Katmandou, pour assister à la crémation d'un fils, d'un frère ou d'un ami tué cette semaine. "J'espère que de tout ça sortira une forme de justice, que notre peuple obtiendra enfin les changements qu'il cherche désespérément depuis si longtemps", espère Ratna Maharjan en pleurant son fils, tué d'une balle tirée par un policier.

Sur les marches du temple, au bord du fleuve Bagmati, une femme vętue de rouge s'accroche désespérément à la dépouille de son fils qu'elle refuse de voir partir en cendres. Un peu à l'écart, des policiers déposent des gerbes de fleurs sur le cercueil d'un de leurs collègues, mort lui aussi pendant les émeutes - la police a fait état de trois morts dans ses rangs.

Avant de retourner au silence de son deuil, Amika Bishwakarma fait un dernier vœu, plus politique : "On ne demande pas la lune. On veut juste un peu plus d'égalité, que les riches ne prospèrent pas pendant que les pauvres continuent à dépérir."

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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