Novasco : 552 emplois perdus, trois usines liquidées

upday.com 2 godzin temu
Des salariés de Novasco bloquent l'accès à l'usine d'Hagondange (Moselle) le 14 novembre 2025 Jean-Christophe VERHAEGEN

Le tribunal de Strasbourg scelle ce lundi matin le sort de l'aciériste Novasco et de ses 700 salariés. Le scénario le plus probable : une reprise à minima du seul site de Lefrinckoucke près de Dunkerque, condamnant les trois autres usines à la liquidation. Sur un effectif total de 696 salariés, seuls 144 conserveraient leur emploi.

Le jugement doit ętre annoncé lors d'une audience de la chambre commerciale à 9h00. Au męme moment, une assemblée générale se tient à l'aciérie d'Hagondange en Moselle, le plus grand site du groupe avec 434 salariés. « Pour discuter et voter des actions », indique Yann Amadoro, délégué syndical CGT.

L'offre favorisée par le tribunal a été déposée par un consortium d'investisseurs réunis autour de Julien Baillon, à la tęte de la PME ardennaise Métal Blanc. Elle ne porte que sur l'acquisition de l'usine de Lefrinckoucke, a indiqué mercredi Laurent Paté, avocat du Comité central d'entreprise, à l'issue d'une audience à huis clos. Les trois autres sites à Saint-Etienne, Custines (Meurthe-et-Moselle) et Hagondange seraient promis à la liquidation.

L'autre candidat, l'industriel français Europlasma, proposait de reprendre tous les sites de Novasco, mais au prix de licenciements massifs à Hagondange où seuls 75 emplois auraient été sauvés sur 450. Son dossier a toutefois « présenté des faiblesses », selon Laurent Paté.

Une industrie sidérurgique en crise

Novasco, qui fabrique des aciers spéciaux notamment pour le secteur automobile, en est à son quatrième redressement judiciaire depuis 2014. Ses déboires s'inscrivent dans une crise plus large de l'industrie sidérurgique européenne, qui multiplie les plans de licenciements. Le secteur souffre de la concurrence chinoise, des coûts élevés de l'énergie et des difficultés des constructeurs automobiles, gros consommateurs d'acier.

L'épilogue est particulièrement douloureux pour le département de la Moselle, déjà durement éprouvé par la désindustrialisation. Vendredi, près de 200 métallos se sont mobilisés à Hagondange, brûlant des pneus avant de lancer une opération escargot sur l'A31 entre Metz et le Luxembourg. Des croix jaunes et rouges ont été posées contre le mur de Novasco, avec des pancartes où on pouvait lire « Voleurs », « Menteurs » ou « Que fait l'Etat ».

L'espoir d'une nationalisation envolé

L'espoir d'une nationalisation s'est évaporé après une rencontre jeudi des syndicats avec le ministre délégué à l'Industrie Sébastien Martin. Celui-ci s'est montré peu encourageant sur ce point. Son entourage a déclaré : « Le ministre a rappelé qu'il était en contact avec l'actionnaire et réitéré son souhait que le site ne soit pas démantelé et, s'il venait à ętre liquidé, reste pręt à accueillir un site industriel rapidement. »

Mais les représentants du personnel ne se font aucune illusion sur une éventuelle contribution financière du propriétaire britannique Greybull. « Le ministre a dit qu'il revenait vers nous lundi ou mardi, mais tout le monde a bien compris qu'il y a peu de chance qu'il revienne avec un chèque de Greybull », a déclaré Yann Amadoro vendredi.

Le fonds d'investissement britannique n'a déjà pas tenu ses engagements pris lors de la reprise du groupe en 2024. Il n'avait injecté que 1,5 million sur les 90 millions d'euros promis, tandis que l'Etat avait globalement rempli son engagement d'investir 85 millions, selon les syndicats. Pour eux, la disparition de l'aciérie électrique de Moselle s'apparente à un « non-sens écologique et stratégique » dans un secteur où il est difficile de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).

Idź do oryginalnego materiału