Deux journalistes de renom, Thomas Legrand (France Inter/Libération) et Patrick Cohen (France Inter/France 5), font face à une vive polémique après la diffusion d'une vidéo les montrant en discussion avec des dirigeants du Parti socialiste. Les images, filmées à leur insu en juillet dans un restaurant parisien, ont été révélées vendredi par le média conservateur L'Incorrect.
Dans cette vidéo, Thomas Legrand déclare notamment "Nous, on fait ce qu'il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi", des propos interprétés comme un parti pris contre la ministre de la Culture. La discussion porte aussi sur la stratégie de la gauche en vue de la présidentielle de 2027, en présence de Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du PS.
Critiques politiques unanimes
Rachida Dati (LR), candidate à la mairie de Paris, a immédiatement réagi sur X en demandant que des mesures soient prises contre les deux chroniqueurs. Elle dénonce des "propos graves et contraires à la déontologie".
Les critiques ont rapidement fusé de tous bords politiques. Jean-Luc Mélenchon (LFI) évoque une "vidéo consternante" dans laquelle "deux journalistes essentiels de l'officialité PS complotent", tandis que Marine Le Pen (RN) affirme que "le service public ne peut pas ętre la succursale du Parti socialiste".
Défense des journalistes
Thomas Legrand, suspendu "à titre conservatoire" de l'antenne, reconnaît des "propos maladroits" dans un texte transmis à l'AFP. "Si la tournure, extraite d'un échange tronqué et privé, est malheureuse, j'assume de +m'occuper+ journalistiquement des mensonges de Madame Dati", précise-t-il.
Patrick Cohen dénonce de son côté une manipulation. "On a pris des bouts de phrase. Il n'y a pas 20 secondes de conversation suivie. C'est complètement manipulatoire", explique-t-il à l'AFP. Il révèle que ce rendez-vous avait été sollicité par la direction du PS, mécontente du traitement médiatique du parti sur France Inter.
Réactions institutionnelles
Les deux journalistes annoncent leur intention de porter plainte. Le PS se défend en assurant qu'"aucune collusion n'existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu'ils soient" et accuse L'Incorrect d'entretenir "une lecture complotiste du monde".
La Société des journalistes de Radio France soutient ses confrères, dénonçant "l'instrumentalisation" de "propos volés et complètement sortis de leur contexte". L'Arcom, régulateur de l'audiovisuel, annonce avoir été saisie et va recueillir "tous les éléments d'explication" auprès de Radio France et France Télévisions pour vérifier le respect des obligations d'impartialité.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.