Le Sénat a infligé samedi un revers majeur au gouvernement en votant une réduction d'un milliard d'euros des crédits du plan "France 2030" pour le budget 2026. L'amendement, porté par le rapporteur général Jean-François Husson (Les Républicains), a été adopté par 185 voix contre 155, malgré l'opposition frontale du ministre de l'Industrie Sébastien Martin. Cette coupe substantielle vise à ajuster les promesses de financement à la réalité budgétaire.
Le sénateur Laurent Somon (LR) a justifié cette mesure d'économie en pointant les défaillances passées. «L'exercice 2025 a démontré une nouvelle fois la difficulté du gouvernement à piloter de manière fiable et transparente les aides», a-t-il déclaré. Jean-François Husson a identifié une «grande surestimation budgétaire» du plan "France 2030" au cours des deux dernières années, qui avait déjà conduit le gouvernement à annuler certains crédits en 2024 et 2025.
L'avertissement du gouvernement
Le ministre de l'Industrie Sébastien Martin avait réclamé un financement de 5,5 milliards d'euros pour 2026, dont 4,2 milliards pour honorer des engagements déjà pris par l'État et 1,3 milliard pour de nouveaux projets. Il a averti qu'une réduction trop importante pourrait conduire à une «année blanche» et fragiliser la stratégie industrielle française.
«Nous ne pouvons pas réduire trop fortement ce financement et assumer une année blanche. Nous avons besoin de ces crédits parce que France 2030 est aujourd'hui la colonne vertébrale de notre stratégie industrielle et technologique», a-t-il déclaré. Le sénateur Vincent Louault (Horizons), dont le groupe s'est également opposé à la mesure, a regretté l'image véhiculée par cette décision. «On ne peut pas laisser cette image-là paraître du Sénat contre l'innovation, contre la recherche et contre tout ce qui fait la sève de notre pays», a-t-il affirmé.
Le plan "France 2030"
Lancé en 2021 par Emmanuel Macron, le plan "France 2030" représente un investissement initial de 54 milliards d'euros sur cinq ans. Son objectif : soutenir les entreprises dans des secteurs clés pour rattraper le retard industriel français, favoriser les technologies innovantes et accompagner la transition écologique.
L'amendement adopté samedi constitue l'une des rares coupes budgétaires substantielles que le Sénat est parvenu à voter lors de son examen du projet de loi de finances. Le Sénat a par ailleurs approuvé un amendement transpartisan pour allouer 52 millions d'euros supplémentaires à La Poste, afin de maintenir sa mission de service public et ses 17.000 points de contact sur le territoire.
Le calendrier législatif prévoit un vote sur l'ensemble du texte lundi. Une commission mixte paritaire, réunissant sept sénateurs et sept députés, se réunira vendredi pour tenter de trouver un compromis.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).






