La Russie a revendiqué lundi la prise de Datchnoïe, une localité dans la région de Dnipropetrovsk, dans le centre-est de l'Ukraine. Cette conquęte constituerait une première depuis le début de l'invasion en février 2022, marquant un nouveau revers symbolique pour les forces ukrainiennes.
L'armée russe s'est félicitée dans un communiqué de cette « libération » du village situé à environ 70 kilomètres à l'ouest de Donetsk. Elle a diffusé une vidéo censée montrer ses soldats dans cette localité de la région de Dnipropetrovsk, où elle mène une « offensive » inédite depuis début juin.
Versions contradictoires sur le terrain
L'Ukraine n'a pas réagi immédiatement à cette annonce russe. Plus tôt lundi, l'état-major ukrainien avait pourtant assuré que des assauts russes avaient été « repoussés » la veille « dans les environs » de Datchnoïe.
Dimanche, une unité ukrainienne combattant dans le secteur affirmait encore « contrôler » le village. Elle avait dénoncé les « fausses informations » en provenance de Moscou et publié une vidéo montrant le drapeau ukrainien au-dessus d'un bâtiment à Datchnoïe.
Enjeux stratégiques et diplomatiques
Une réelle progression russe dans la région de Dnipropetrovsk aurait une valeur stratégique importante sur le terrain. Cette annonce intervient en pleine impasse des discussions diplomatiques en vue d'un règlement du conflit.
Le président russe Vladimir Poutine maintient ses demandes maximalistes : Kiev doit céder à la Russie les régions ukrainiennes annexées et l'Ukraine doit renoncer à rejoindre l'Otan. Ces conditions restent inacceptables pour les dirigeants ukrainiens et leurs alliés occidentaux.
Région refuge devenue cible
Avant l'assaut russe de février 2022, quelque trois millions de personnes vivaient dans la région de Dnipropetrovsk. Environ un million d'habitants résident dans la capitale régionale Dnipro, régulièrement visée par des frappes meurtrières russes.
De nombreux Ukrainiens fuyant les combats dans les régions orientales de Donetsk et de Lougansk y ont trouvé refuge. Cette zone est devenue un sanctuaire pour les déplacés internes depuis près de trois ans et demi.
Bombardements intensifiés dans la nuit
L'annonce russe coïncide avec la poursuite du pilonnage des villes et villages ukrainiens. Dans la nuit de dimanche à lundi, la Russie a tiré quatre missiles et envoyé 101 drones contre son voisin.
La défense antiaérienne ukrainienne a intercepté 75 drones, mais les attaques ont fait au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés dans plusieurs régions. À Kharkiv, des civils ont été évacués d'un bâtiment endommagé par un tir russe.
Centres de recrutement visés
Les forces russes ont notamment frappé deux centres de recrutement militaire, à Kharkiv et Zaporijjia, y faisant au moins quatre blessés selon un bilan provisoire. L'armée russe s'est targuée d'avoir « touché » ces sites ainsi que d'autres cibles du complexe militaro-industriel ukrainien.
Face à l'intensification des attaques, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a martelé que la livraison de systèmes de défense antiaérienne par les Occidentaux demeurait « la priorité absolue ». Les États-Unis ont pourtant annoncé la semaine dernière avoir interrompu la fourniture de certaines armes, y compris des munitions de systèmes Patriot.
(AFP/Paris) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.