La procureure a requis lundi une peine de trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate contre Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne. Ces réquisitions interviennent dans l'affaire du chantage à la sextape visant à museler un rival politique.
"Le dossier démontre de manière totalement claire, męme s'il s'en défend, que c'est Gaël Perdriau qui a validé le piège", a déclaré la procureure Audrey Quey au sixième jour du procès devant le tribunal correctionnel de Lyon. "Gaël Perdriau est le décideur, celui qui avait la main sur la manette nucléaire", a-t-elle ajouté, reprochant à l'édile de 53 ans d'ętre "le seul à ne pas avoir évolué" au cours de la procédure, "le seul à nier l'évidence".
Des peines exceptionnellement lourdes
La magistrate a réclamé au total cinq ans de prison, dont deux avec sursis, une peine "non aménageable", 50 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité contre le maire exclu des Républicains. Cette peine d'inéligibilité avec exécution immédiate l'empęcherait de se représenter aux municipales de mars.
La procureure a souligné mesurer "le trouble démocratique" d'appliquer immédiatement cette peine. "Mais les décisions de justice doivent ętre harmonisées pour ętre comprises par nos concitoyens, et les faits sont d'une abjectivité et d'une vilenie autrement plus graves que des dossiers de détournements de fonds", a-t-elle poursuivi, en référence à l'affaire des assistants parlementaires du RN.
Le piège orchestré dès 2014
L'affaire remonte aux débuts du mandat de Perdriau quand il a demandé à son directeur de cabinet de trouver un moyen de "tenir" son Premier adjoint Gilles Artigues. Pierre Gauttieri a révélé à la barre que le maire lui avait confié cette mission dès son élection en 2014, doutant de la loyauté de cet élu centriste et catholique opposant au mariage homosexuel.
Le piège s'est concrétisé en 2015 quand Artigues a été filmé à son insu dans une chambre d'hôtel parisienne. La procureure a requis un an de prison ferme contre Gauttieri, peine pouvant ętre aménagée au domicile sous bracelet électronique.
Autres protagonistes sévèrement sanctionnés
Audrey Quey a demandé deux ans de prison ferme contre l'ancien adjoint à l'Education Samy Kéfi-Jérôme et son ancien compagnon Gilles Rossary-Lenglet. La magistrate considère qu'ils ont une "participation équivalente" dans la mise en œuvre du stratagème.
En revanche, la procureure a requis la relaxe pour deux couples dirigeant des associations stéphanoises, accusés d'avoir perçu de fausses subventions municipales reversées à Rossary-Lenglet. Elle estime que ces personnes ont été bernées par ce dernier et ne sont pas coupables des faits reprochés.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.