La justice algérienne a confirmé la condamnation à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes, âgé de 36 ans. Cette décision constitue un obstacle majeur aux efforts de normalisation diplomatique entre Paris et Alger, alors que les relations entre les deux pays montraient des signes d'amélioration après la libération mi-novembre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Gleizes a été reconnu coupable d'« apologie du terrorisme ». Le journaliste sportif avait admis avoir commis des « erreurs » en se rendant en Algérie avec un visa touristique au lieu d'un visa de journaliste pour effectuer un reportage. Les autorités françaises espéraient une condamnation moins sévère ou une requalification des charges. Le journaliste et ses avocats disposent d'une semaine pour se pourvoir en cassation.
Réactions françaises mesurées
Paris considère cette sentence comme « sévère » et s'interroge sur les véritables intentions d'Alger, selon une source diplomatique. La présidence française a déclaré jeudi : «Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais».
Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a reporté sa visite prévue en Algérie début décembre. Dans une interview à France 2, il a indiqué que le déplacement aura lieu «peut-ętre un peu plus tard que prévu», probablement pas avant janvier. La libération de Gleizes «sera un élément déterminant» dans les discussions futures, a-t-il souligné.
Normalisation en suspens
Les efforts de rapprochement avaient pris de l'élan après que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a gracié Boualem Sansal mi-novembre, après un an de détention. La secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères français, Anne-Marie Descôtes, s'était rendue à Alger deux semaines auparavant pour définir les modalités d'une reprise de la coopération.
La crise diplomatique actuelle a débuté fin juillet 2024, lorsque le président Emmanuel Macron a exprimé son soutien à un plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. Ce territoire est revendiqué depuis 50 ans par les séparatistes du Polisario, soutenus par Alger. Macron avait proposé le 18 novembre, lors du G20 en Afrique du Sud, un échange avec son homologue algérien, mais Tebboune n'a pas assisté au sommet.
Analyse de la crise
Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, analyse la situation : «On en est toujours au stade de comment contenir la crise». Il observe une retenue française face au verdict. «Il y a une forme de retenue dans les réactions des autorités françaises qui ont regretté cette condamnation», explique-t-il.
L'expert rappelle le processus habituel des autorités algériennes : «Les autorités algériennes ont pour tradition de laisser le processus judiciaire aller jusqu'au bout». Il précise : «Ensuite, il y a le processus diplomatique et politique». Cette approche avait également été observée dans le cas de Boualem Sansal.
La coopération migratoire n'a pas repris et un dialogue présidentiel crucial reste bloqué. La diplomatie française vise toutefois un « dialogue exigeant » et des « résultats concrets », sans faire du cas Gleizes une condition stricte aux discussions en cours.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).






