Donald Trump a affiché des casquettes "Trump 2028" lors d'une rencontre mercredi avec les chefs de l'opposition démocrate venus tenter d'éviter la paralysie budgétaire. Cette provocation intervient alors que les États-Unis entrent en "shutdown", bloquant les dépenses fédérales non-essentielles à cause d'un blocage au Congrès.
Le président américain mise sur une stratégie d'attaques moqueuses pour détourner la frustration des citoyens. Cette tactique de "trolling" - terme des réseaux sociaux signifiant "chambrer" - fait scandale dans le camp adverse.
Trump a publié lundi une vidéo générée par intelligence artificielle sur Truth Social montrant Hakeem Jeffries, chef démocrate à la Chambre, affublé d'une moustache et d'un sombrero mexicain. "Un montage raciste", a cinglé le principal intéressé.
Réactions démocrates partagées
Jeffries a qualifié mercredi d'"étrange au possible" l'exhibition des casquettes "Trump 2028" lors de la réunion infructueuse avec Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates. La Constitution interdit pourtant à Trump de briguer un troisième mandat, bien qu'il évoque souvent cette idée.
Certains démocrates appellent leur parti à ne pas s'offusquer. "C'est une blague. (...) Si vous ne pouvez pas en rire, alors vous incarnez ce qui ne va pas aujourd'hui dans le parti démocrate", a commenté Michael LaRosa, lobbyiste et ancien porte-parole de Jill Biden.
L'équipe de Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie, a répliqué avec férocité sur X. "Profite de ton autobronzant, de ton Diet Coke et de tes meetings dans des gymnases vides avant qu'on ne t'envoie en résidence médicalisée avec la grand-mère dont tu as volé la couverture santé", ont-ils écrit en majuscules.
Dialogue de sourds sur le shutdown
Les républicains contrôlent les deux chambres du Congrès mais manquent de la majorité qualifiée nécessaire pour faire passer la loi de finances au Sénat. Chaque parti rejette la responsabilité du shutdown sur l'autre, scénario quasi-saisonnier aux États-Unis.
Le camp trumpiste livre un message simple lié à la rhétorique anti-immigration. "Les démocrates ont fermé le gouvernement pour obtenir des soins médicaux gratuits pour les immigrés illégaux", a asséné Stephen Miller, conseiller influent et radical du président.
L'opposition dément catégoriquement. "Notre gouvernement est fermé parce que les républicains au pouvoir refusent de baisser le coût de la santé", a attaqué la sénatrice Elizabeth Warren sur X.
Opinion publique divisée
Un sondage Siena/New York Times mené avant la paralysie révèle une responsabilité partagée dans l'opinion. 33% des sondés estimaient que les deux partis seraient également responsables d'un shutdown, 26% désignaient les républicains et 19% les démocrates.
Le jugement pourrait évoluer si la paralysie se prolonge, affectant les prestations sociales, les salaires de fonctionnaires et l'accès aux services publics. La question reste de savoir si les Américains se retourneront contre Trump, dont la cote s'érode avec l'économie, ou contre les démocrates, en naufrage dans les sondages.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.