Trésor Toutânkhamon : restauration achevée pour le GEM

upday.com 6 godzin temu

Adolescent, Eid Mertah passait des heures à lire des livres consacrés au roi Toutânkhamon, traçant les hiéroglyphes du doigt, ręvant de tenir un jour entre ses mains le célèbre masque d'or du jeune pharaon. Il fait aujourd'hui partie des 150 restaurateurs professionnels égyptiens qui travaillent dans les laboratoires de conservation du Grand musée égyptien (GEM) et traitent, entre autres, la précieuse collection d'objets funéraires découverte en 1922 dans une tombe de la vallée des Rois épargnée par les pillards.

« C'est grâce à Toutânkhamon que j'ai choisi d'étudier l'archéologie », confie à l'AFP cet expert de 36 ans. « Je ręvais de travailler sur ses trésors -- et ce ręve s'est réalisé ».

Inauguration reportée à nouveau

Le public devra patienter encore quelques mois pour découvrir le fruit de son travail : à l'origine prévue le 3 juillet, l'inauguration officielle du GEM et de l'exposition permanente réunissant pour la première fois les quelque 5.000 objets du trésor de Toutânkhamon, a été reportée à la fin de l'année. Après plusieurs reports liés aux bouleversements politiques et à la pandémie de Covid-19, les autorités égyptiennes ont expliqué ce nouveau délai par les tensions géopolitiques dans la région.

« Je pense que nous sommes plus impatients de découvrir le musée que les touristes eux-męmes », raconte Mohamed Moustafa, un restaurateur lui aussi âgé de 36 ans. Le bâtiment ultramoderne construit à proximité des pyramides de Gizeh pour un budget de plus d'un milliard de dollars offrira aux visiteurs une expérience rare : observer derrière une paroi vitrée la vie d'un laboratoire de conservation et le travail des experts sur le bateau solaire du pharaon Khéops, vieux de 4.500 ans, selon les informations obtenues auprès de la direction du musée.

Travail minutieux des experts

« Lorsque les visiteurs parcourront le musée, ils admireront la beauté de ces artefacts. Mais pour nous, chaque pièce est le rappel d'heures innombrables de travail, des débats passionnés et des formations intensives », explique Mohamed Moustafa. Le trésor de Toutânkhamon comprend son emblématique masque funéraire en or, des cercueils dorés, des amulettes en or, des colliers de perles, des gants en lin, des statues, des sanctuaires miniatures, des chars cérémoniels, ainsi que deux fœtus momifiés, présumés ętre ses filles mort-nées.

Nombre de ces objets n'avaient pas été restaurés depuis leur découverte par l'archéologue britannique Howard Carter. Les techniques de conservation employées à l'époque visaient à protéger les objets, mais plus d'un siècle plus tard compliquent leur restauration.

Défis de la restauration

L'application de cire sur les surfaces en or a permis « de préserver les objets à l'époque », explique Hind Bayyoumi, « mais elle a ensuite masqué les détails que nous souhaitons aujourd'hui révéler au monde ». Pendant plusieurs mois, cette professionnelle de 39 ans et ses collègues ont minutieusement retiré la cire qui avait, au fil du temps, emprisonné la saleté et terni l'éclat de l'or.

La restauration a été le fruit d'une coopération étroite entre l'Égypte et le Japon, Tokyo apportant un financement de 800 millions de dollars sous forme de pręts ainsi qu'un soutien technique pour la restauration, le transport et la gestion muséale. Les restaurateurs égyptiens, formés pour beaucoup par des experts japonais, ont conduit leurs travaux de pointe dans dix-neuf laboratoires spécialisés - bois, métal, papyrus, textile.

Opération délicate sur le cercueil

La restauration du cercueil de Toutânkhamon - transféré directement depuis sa tombe - s'est révélée une des opérations les plus délicates. Au laboratoire du bois, la restauratrice Fatma Magdy, 34 ans, a mobilisé loupes et archives photographiques pour réassembler avec soin les fines feuilles d'or.

« C'était comme reconstituer un immense puzzle », confie-t-elle. « La forme des cassures, le tracé des hiéroglyphes -- chaque détail comptait. »

Collection longtemps dispersée

La collection Toutânkhamon a longtemps été éparpillée dans plusieurs sites, notamment le Musée égyptien de la place Tahrir, le musée de Louxor, ainsi que la tombe elle-męme, dans la Vallée des Rois. Certains objets ont fait l'objet d'une restauration légère avant leur transfert pour un transport sécurisé.

Avant toute manipulation, les équipes ont procédé à une documentation photographique, à des analyses aux rayons X et à différents tests pour évaluer l'état de chaque pièce. « Nous devions comprendre l'état de chaque objet -- les couches d'or, les adhésifs, la structure du bois -- absolument tout », explique Mertah, qui a travaillé sur les sanctuaires cérémoniels du jeune pharaon au Musée de la place Tahrir.

Philosophie du strict minimum

La philosophie qui a guidé l'équipe tout au long du processus est de « faire le strict minimum nécessaire - tout en respectant l'histoire de l'objet », explique Mohamed Moustafa. « Chaque objet raconte une histoire ».

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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