Tunisie : jusqu'à 33 ans de prison pour l'opposition, fin de la démocratie

upday.com 2 godzin temu
Manifestants tunisiens brandissent des pancartes lors d'une protestation réclamant la libération de prisonniers politiques. (Image symbolique) (Photo by FETHI BELAID / AFP via Getty Images) Getty Images

La Tunisie a confirmé fin novembre de lourdes peines de prison à l'encontre d'une quarantaine de personnes, dont plusieurs figures de l'opposition, pour « complot contre la sûreté de l'État ». Parmi les condamnés récents : Ahmed Néjib Chebbi, l'un des opposants les plus célèbres du pays, écope de 12 ans de prison en appel. Ces condamnations marquent selon les analystes et les ONG l'ancrage autoritaire du président Kais Saied et la fin de la transition démocratique tunisienne.

Ahmed Néjib Chebbi, âgé de 81 ans, a été arręté après la confirmation de sa peine. Sa fille Haifa a fustigé sur Facebook cette condamnation qui «équivaut à une condamnation à mort». Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre, a quant à elle été condamnée à 12 ans de prison en vertu d'une loi réprimant « une atteinte visant à changer la forme du gouvernement ». Le chercheur Hamza Meddeb, associé au Carnegie Middle East Center, a lui été condamné par contumace à 33 ans de prison dans l'affaire du « complot ».

Le président Rached Ghannouchi, 84 ans, chef du parti islamiste Ennahdha, purge actuellement plusieurs peines de prison, dont une de 22 ans. L'avocat Ayachi Hammami et la poétesse Chaïma Issa, parmi trois personnes récemment arrętées, ont entamé une grève de la faim en signe de protestation.

L'emprise autoritaire de Saied

Kais Saied, ancien professeur de droit constitutionnel de 67 ans, a remporté l'élection présidentielle de 2019 avec plus de 70% des voix. Le 25 juillet 2021, il s'est emparé des pleins pouvoirs, limogeant le Premier ministre et gelant le Parlement. Il a ensuite suspendu la Constitution, en a promulgué une nouvelle et démantelé systématiquement les corps intermédiaires comme le Conseil supérieur de la magistrature. Sa réélection en 2024 a enregistré plus de 90% des voix, mais avec une participation inférieure à 30%.

Le Syndicat des journalistes tunisiens a dénoncé les «tentatives continues» des autorités de «soumettre et domestiquer» la presse, citant des suspensions administratives de médias indépendants. L'opposition, bien que très divisée, tente de former un front uni. Ses manifestations régulières, dont une prévue samedi, peinent toutefois à mobiliser au-delà des cercles militants.

« Le glas de l'expérience démocratique »

Hamza Meddeb a déclaré à l'AFP : «On est passé malheureusement d'une démocratie dysfonctionnelle à un régime autoritaire tout autant dysfonctionnel.» L'éditorialiste Zied Krichen a écrit dans L'Economiste Maghrébin : «Si le processus d'effondrement de la transition démocratique a commencé le 25 juillet 2021», les récentes condamnations «sonnent indubitablement le glas de l'expérience des dix années qui ont suivi la révolution».

La Tunisie, berceau du Printemps arabe, avait connu une période de transition démocratique de dix ans après la chute de l'autocrate Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011. Près de 15 ans après, le chercheur Meddeb estime que «la personnalité censée apporter des réponses a échoué» et que «les maux se sont aggravés». Il qualifie la répression de «sélective» : «La priorité est clairement donnée aux dossiers les plus importants qui ciblent l'opposition politique.»

Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).

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