Les salles de danse rétro de Shanghai attirent chaque jour des centaines de retraités qui trouvent dans ces lieux emblématiques un remède contre la solitude. Dans cette mégapole de 25 millions d'habitants, ces ballrooms proposent des sessions quotidiennes dès 6 heures du matin, offrant aux seniors un espace de rencontre et de bien-ętre où rumba, valse et polka rythment leurs journées.
Lin Guang, 66 ans, fréquente régulièrement une salle nommée Old Dreams Of Shanghai. «J'étais très seul chez moi», confie-t-il. «Venir danser, ça me fait me sentir jeune à nouveau. J'ai l'impression de déborder d'énergie!» Une session à midi coûte 60 yuans, soit environ 7 euros. Les danseurs s'y retrouvent dans une atmosphère où l'on tente de «faire revivre l'atmosphère du vieux Shanghai», explique Jin Zhiping, musicien de 69 ans qui accompagne les sessions.
Xu Li, 60 ans, réalise des grands écarts lors de ses performances. «Je me sens belle, et je deviens de plus en plus belle avec le temps», dit-elle. Yuan Yingjie, 75 ans, résume l'expérience: «Le sentiment de solitude? Il disparaît complètement ici.»
Une tradition centenaire
Les dancings font partie de l'ADN de Shanghai depuis les années jazz des années 1930, quand ils symbolisaient modernité et élégance. Le Paramount, salle de bal art déco mythique vieille de presque un siècle, a accueilli des figures comme l'acteur Charlie Chaplin ou des poètes en quęte d'émotions fortes. Aujourd'hui, l'entrée coûte 180 yuans (22 euros).
Wei Xiaomeng, 90 ans, vient danser au Paramount cinq fois par semaine. «Cette salle de bal, c'est comme ma maison», confie-t-elle. «J'ai trouvé ça somptueux et j'ai tout de suite aimé.» Shanghai compte environ une dizaine de salles de bal selon l'AFP, une vingtaine selon les médias locaux. Certaines conservent leur décor art déco d'origine, d'autres arborent des éclairages fluorescents modernes.
Le défi de la relève
Chen Yiming, fondatrice du Old Dreams Of Shanghai, souligne l'importance culturelle de ces lieux. «Shanghai est une ville portuaire. On a toujours absorbé les cultures étrangères, en les męlant à la nôtre», explique-t-elle. Elle insiste sur les besoins des seniors: «Une personne âgée est juste âgée, pas morte. Elle a les męmes besoins sociaux et culturels que les autres.»
Les professionnels du secteur s'inquiètent néanmoins du vieillissement de leur clientèle et de l'omniprésence des smartphones chez les jeunes générations. Stella Zheng, 33 ans et directrice exécutive du Paramount, travaille à attirer un public plus jeune. «Promouvoir cette culture de la danse auprès des jeunes générations est vraiment nécessaire», affirme-t-elle. La salle organise désormais des événements pour un public plus jeune et prévoit de proposer des cours de danse.
«Il y a les échanges de regards, le langage corporel... Ici, on peut écouter de la musique et se faire des amis grâce à la danse», explique Stella Zheng. Chen Yiming observe un intéręt croissant pour les danses de salon, notamment le swing. Wang Li, 65 ans, espère voir arriver les jeunes: «Ils ont une énergie, une vivacité. Être avec eux, ça nous fait nous sentir plus jeunes aussi.»
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).





