Le groupe bancaire français BPCE et l'assureur italien Generali ont officiellement abandonné leur projet de coentreprise jeudi. L'initiative visait à créer un géant européen de la gestion d'actifs capable de rivaliser avec les mastodontes américains et Amundi, le leader européen du secteur.
Les deux groupes ont «conjointement pris la décision de mettre un terme à leur négociation (...) considérant que les conditions pour parvenir à finaliser un accord ne sont actuellement pas réunies», a annoncé BPCE dans un communiqué. La décision intervient après des mois de discussions approfondies et malgré la confirmation des bénéfices industriels du partenariat.
Le projet avait été annoncé en janvier avec un mémorandum d'entente non contraignant. La coentreprise devait gérer près de 1.900 milliards d'euros d'actifs, avec une contribution de Natixis, filiale de BPCE, à hauteur de 1.300 milliards d'euros et celle de Generali dépassant les 630 milliards d'euros. Les revenus annuels projetés s'élevaient à 4,1 milliards d'euros.
Résistances italiennes
L'opposition du gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni a pesé sur le projet. De grands actionnaires de Generali, le magnat de la construction Francesco Gaetano Caltagirone et la holding Delfin de la famille Del Vecchio, craignaient une perte de contrôle sur l'épargne nationale.
Nicolas Namias, président du directoire de BPCE, avait déjà exprimé des doutes en septembre. Bien qu'il qualifiait le projet de «formidable», il évoquait des «conditions externes» qui n'étaient pas «réunies pour signer ce projet». Philippe Donnet, le directeur général français de Generali, avait pourtant réfuté ces inquiétudes en affirmant que la coentreprise «n'aurait aucun impact» sur l'épargne italienne.
Un secteur stratégique
La gestion d'actifs est considérée comme une industrie stratégique pour mobiliser l'épargne et financer l'économie. Le projet visait à concurrencer les géants américains BlackRock, qui gère 13.500 milliards de dollars d'actifs, JPMorgan et Goldman Sachs, ainsi qu'Amundi, leader européen avec 2.317 milliards d'euros d'actifs sous gestion au troisième trimestre.
Malgré l'échec, BPCE a souligné que «les travaux menés ensemble au cours des derniers mois (ont) confirmé les bénéfices et la valeur industrielle du partenariat». Les deux groupes affirment maintenir «leur engagement à développer une industrie financière dynamique, en soutenant l'émergence de champions européens compétitifs à l'échelle mondiale».
L'interventionnisme du gouvernement italien dans le secteur financier s'est également manifesté récemment lorsque Unicredit, deuxième banque italienne, a retiré son offre d'acquisition pour le concurrent Banco BPM face aux conditions restrictives imposées.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).





