L'association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) révèle une pollution préoccupante des plages bretonnes pendant la période hivernale, période non surveillée par les autorités sanitaires. De novembre 2024 à juin 2025, l'organisation a mené le programme "Qualiplage", un suivi scientifique participatif sur neuf plages réparties dans quatre départements bretons. Les bénévoles ont appliqué un protocole identique à celui des autorités sanitaires pour détecter les bactéries indicatrices de pollution fécale, notamment Escherichia coli et les entérocoques intestinaux.
Les résultats démontrent que certaines plages affichent des niveaux de pollution plus élevés l'hiver qu'en été, contredisant l'idée que la saison froide purifie naturellement les eaux. "Des plages ont montré toute l'année des niveaux de pollution importants", souligne Maëlle Turriès, chargée de mission mer et littoral d'ERB, depuis la plage de Lerret à Kerlouan, interdite à la baignade depuis dix ans.
Origine agricole suspectée
L'association établit une "corrélation" directe entre les pics de pollution et la pluviométrie, pointant "très probablement vers une pollution d'origine agricole". Christophe Le Visage, vice-président d'ERB, explique cette hypothèse par le lessivage des terres agricoles où sont épandus lisier et fumier. Comme le rapporte Sud Ouest, la Bretagne concentre 6,5 millions de porcs et plus de 80 millions de volailles sur son territoire, créant un potentiel de pollution agricole massif.
"Si la pollution venait des stations d'épuration, elle serait continue", estime Christophe Le Visage. D'après Sud Ouest, les bénévoles ont effectué des prélèvements dans les cours d'eau en amont des stations d'épuration, confirmant des niveaux de pollution importants qui soutiennent la théorie du ruissellement agricole. "En termes de bactéries, un cochon c'est l'équivalent de trente humains", rappelle le vice-président d'ERB.
Préoccupation de santé publique
ERB plaide pour une extension de la surveillance officielle de la qualité des eaux de baignade au-delà de la période estivale actuelle, qui court de fin mai à septembre. Cette demande vise particulièrement les plages fréquentées l'hiver par les pratiquants de sports nautiques comme le surf, la longe-côte ou le paddle. "Il y a une préoccupation de santé publique", insiste Maëlle Turriès.
Cependant, comme le rapporte BFM TV, l'Agence régionale de santé (ARS) Bretagne a critiqué en avril 2025 la classification d'ERB via son site labelleplage.fr, la qualifiant de "non représentative" et "non valide ou officielle". Cette tension illustre le débat entre surveillance citoyenne et contrôle institutionnel sur la qualité des eaux de baignade bretonnes.
Sources utilisées : "Sud Ouest", "BFM TV" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.