Pour la première fois depuis 1958, les parlementaires français vont débattre du budget dans un contexte inédit. Le gouvernement ne dispose d'aucune majorité à l'Assemblée nationale et a renoncé à l'article 49.3 de la Constitution. Cette situation place le débat budgétaire de 2026 sous les projecteurs politiques, selon l'AFP.
Quelque 1.800 amendements ont été déposés pour la première partie du projet de loi de finances consacrée aux recettes de l'État. Les débats débuteront lundi en commission à l'Assemblée nationale. Le président de la commission des finances, Eric Coquerel (LFI), souligne que « le vrai enjeu, ça va ętre la séance » dans l'hémicycle.
Stratégies des groupes politiques
La gauche, menée par le Parti socialiste, espérerait revenir sur l'année blanche et le gel des prestations sociales. Elle souhaiterait également réintroduire la taxe Zucman sur les hauts patrimoines. Eric Coquerel reconnaît qu'il ne se fait « pas d'illusions » car « il n'y aura pas de majorité pour passer beaucoup de ces mesures ».
Les Républicains promettent de lutter contre les hausses d'impôts et pour une baisse de la dépense publique. Le Rassemblement national pourrait remettre sur la table la suppression de l'Aide médicale d'État pour les sans-papiers, une ligne rouge pour la gauche selon les sources parlementaires.
Appels gouvernementaux au compromis
La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin met en garde : « Ne pas avoir de budget serait un aveu d'impuissance collective énorme ». Elle souligne que l'absence de budget bloquerait « la vie des Français et aggraverait la crise de confiance ». Son collègue Roland Lescure a lancé « un appel à la lucidité » et « à la responsabilité ».
La situation financière française se détériore sur les marchés. Vendredi, l'agence S&P Global Ratings a abaissé d'un cran la note de la France, invoquant une incertitude « élevée » sur les finances publiques. Fitch avait déjà dégradé sa note en septembre.
Débat sur les retraites
La suspension de la réforme des retraites continue d'agiter la classe politique. Le gouvernement l'a inscrite dans un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale. Certains craignent que cette voie permette de ne pas acter la suspension en cas d'enlisement des débats.
La porte-parole Maud Bregeon assure qu'« il n'y a ni entourloupe ni plan caché ». Le RN et LFI demandent une lettre rectificative pour modifier le projet avant son examen. Le président du Sénat Gérard Larcher s'y oppose, estimant que cela « amputera de 15 jours » les débats et constituerait une « négation du Parlement ».
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.