Dermatose bovine : la ministre défend les abattages en Savoie

upday.com 3 tygodni temu

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a défendu jeudi sa stratégie de lutte contre l'épizootie de dermatose des bovins lors d'un déplacement en Savoie et Haute-Savoie. Quelque 1.500 bętes ont été euthanasiées depuis la fin du mois de juin dans ces deux départements.

Il s'agit d'« une maladie extręmement dangereuse par sa contagiosité et la force du virus », a-t-elle déclaré à l'issue d'une « réunion de crise » à Chambéry. La ministre a souligné le « risque que cela emporte l'ensemble de la filière bovine française » si l'épizootie n'était pas enrayée.

Protocole de lutte contesté

Le protocole de lutte mis en place repose sur l'euthanasie des troupeaux où des cas ont été décelés, la vaccination et la biosécurité. « Personne n'a émis de réserve scientifique, en tout cas pas dans les organismes de référence », a précisé Annie Genevard.

Le premier cas a été signalé le 29 juin et, en date du 23 juillet, 34 foyers ont été détectés en Savoie et Haute-Savoie, selon le ministère. À ce jour, quelque 1.500 bętes, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiées, selon Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale et éleveur en Savoie.

Mobilisation des éleveurs

Ces mesures dites de « dépeuplement » ont suscité une vive émotion dans les zones touchées. Certains éleveurs ont tenté plusieurs jours durant de bloquer l'accès à leurs exploitations pour empęcher l'abattage.

Une cinquantaine d'éleveurs et leurs sympathisants se sont rassemblés tôt jeudi devant la préfecture de Savoie pour dénoncer le « massacre » de leurs bętes. Ils appellent à un abattage « sélectif » des animaux malades afin d'assurer la survie de leurs exploitations.

Critiques des syndicats

« Genevard, t'arrives trop tard ! » ont-ils scandé, emmenés par deux syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale. « On est plus pertinent à ętre ici [dans la rue] que d'ętre à l'intérieur pour cautionner un cirque », s'est indigné Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne.

Selon lui, la ministre aurait dû venir à la rencontre de « ceux qui ont eu des élevages abattus, ceux qui souffrent en fait ». Il s'interroge sur les alternatives possibles et l'avenir de la vaccination.

Manifestation à la ferme

Une vingtaine d'autres manifestants était également présente à proximité de la ferme haut-savoyarde où s'est ensuite rendue la ministre. Ils brandissaient des pancartes proclamant « Vous ętes des assassins ».

Cet élevage de Hauteville-sur-Fier, près d'Annecy, qui fournit du lait destiné à l'emmental et la raclette, a commencé dès dimanche à vacciner ses vaches. « Le compte à rebours est déclenché », a souligné l'exploitant, Denis Tranchant.

Climat de peur

« On sait que d'ici le 10-12 août, notre troupeau sera hors de danger. Mais voilà, il reste ces deux semaines où le risque est encore majeur », a-t-il précisé. Pour l'heure, « tout le monde a peur », et « humainement, c'est très dur », a-t-il souligné, très ému.

Selon Denis Tranchant, le danger pesant sur la filière bovine française est « réel » et « on ne peut pas bâtir un après-crise sur des reproches ». Il s'est déclaré « pręt sans hésitation » à l'avenir à céder des bętes aux éleveurs devant reconstituer leur cheptel.

Caractéristiques de la maladie

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d'insectes comme le stomoxe ou le taon. Elle n'est pas transmissible à l'humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l'alimentation, ni par piqûres d'insectes.

La ministre a également rendu « hommage aux éleveurs qui ont accepté, dans un esprit citoyen et pour protéger l'ensemble des élevages », que leurs troupeaux soient abattus. « Je veux saluer et remercier » les exploitants « qui ont accepté ce sacrifice pour sauver l'élevage. Ce sont des héros », a déclaré Annie Genevard, assurant que l'indemnisation « se déploierait rapidement » pour les éleveurs d'animaux euthanasiés, « à la hauteur du préjudice qui a été consenti ».

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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