Le procès d'Abdelkader Bouguettaia s'est ouvert lundi matin à Lille. Cet homme de 38 ans, soupçonné d'avoir coordonné des importations massives de cocaïne, comparaît pour la première fois devant la Juridiction interrégionale spécialisée après avoir été extradé de Dubaï en juin dernier. Il avait été condamné trois fois par contumace entre 2022 et 2024, mais n'a pas acquiescé à ces peines.
Les trois condamnations précédentes totalisaient 33 ans de réclusion criminelle. En 2022 et 2024, Bouguettaia avait écopé de neuf ans de détention à chaque fois. En 2023, la justice lui avait infligé 15 ans de réclusion. Le procès actuel réexamine ces trois dossiers en un seul jugement de trois jours.
Plus de deux tonnes de cocaïne saisies
Les accusations portent sur des importations de cocaïne depuis le port du Havre entre 2019 et 2021. Le volume total dépasse deux tonnes. La drogue était dissimulée dans des chargements légaux de gélatine de bœuf et de lames de bois en provenance d'Amérique du Sud, notamment du Brésil, ou dans des conteneurs de miettes de thon sous vide depuis l'Équateur.
En février 2019, les enquęteurs ont découvert 141 kilogrammes de cocaïne. Un témoin avait alors identifié « deux commanditaires, dont Abdelkader Bouguettaia », selon le dossier de presse du parquet de Lille. Ce témoin est revenu sur ses déclarations en 2021. Selon le parquet, les enquęteurs ont établi que Bouguettaia l'avait contacté via une messagerie cryptée en lui proposant « une somme d'argent substantielle » pour qu'il se rétracte.
De la direction depuis Dubaï
Surnommé « Bibi », Bouguettaia aurait d'abord organisé le trafic depuis sa ville natale du Havre. Fin 2019, il s'est installé à Dubaï, d'où il aurait continué à coordonner les opérations. Selon un procès-verbal d'interrogatoire lu par l'AFP, un collaborateur présumé a évoqué la « réception de la marchandise » gérée par Bouguettaia. Le trafiquant présumé aurait été associé à un haut responsable de la distribution de cocaïne aux Pays-Bas et aurait géré la réception de drogue au Havre, à Paris et à Anvers en Belgique.
Mesures de sécurité renforcées
Le procès se déroule sous haute sécurité. Les journalistes présents ont reçu des instructions strictes de ne pas citer les noms des magistrats et des avocats, une mesure qualifiée de « rarissime ». L'un des avocats de Bouguettaia a demandé à un dessinateur de presse de ne pas rendre son client reconnaissable dans ses croquis d'audience.
Abdelkader Bouguettaia a également été mis en examen en juin à Paris dans une autre affaire. Elle concerne 2,5 tonnes de cocaïne arrivées au Havre depuis la Colombie. Le chef d'accusation retenu est « l'importation de stupéfiants en bande organisée en récidive ».
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).






