Des milliers de Palestiniens fuient Gaza-ville à bord de tracteurs, charrettes et véhicules surchargés, formant un flux continu vers le centre du territoire. L'armée israélienne a intensifié son assaut sur le principal centre urbain du nord de la bande de Gaza. Les déplacés laissent derrière eux un paysage de ruines où s'élèvent des nuages de poussière au-dessus des décombres.
"On a été déplacés de force sous des bombardements intensifs", témoigne Saeb al-Mobayed, venu du nord de Gaza-ville. "Beaucoup de bâtiments ont été détruits", et "des mosquées près d'endroits abritant des déplacés ont également été visées, nous forçant à partir", ajoute-t-il. Sur la route défilent des véhicules cabossés croulant sous les meubles, matelas et effets personnels.
L'ordre d'évacuation militaire
L'armée israélienne a appelé mardi tous les habitants de Gaza-ville à partir immédiatement vers le sud. Elle avertit qu'elle allait frapper durement le mouvement palestinien Hamas dans cette zone. L'ONU estime qu'environ un million de personnes vivent dans la ville et ses alentours.
Des avions militaires ont largué des centaines de tracts ordonnant aux habitants d'évacuer. "Je demande à Israël: où sommes nous censés aller ?", interpelle Khaled Khuwaiter, 36 ans, déjà déplacé de son quartier pilonné de Zeitoun. "Les bombardements sont partout, les gens meurent partout. Nous n'avons plus que Dieu, puisque le monde nous regarde nous faire massacrer et ne fait rien".
Des promesses d'aide contestées
L'armée israélienne affirme que ces Gazaouis trouveront nourriture, tentes et médicaments dans une zone qu'elle qualifie d'"humanitaire" à Al-Mawasi, au sud. Selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, dans le centre et le sud du territoire il n'y a "pas d'abri, pas d'espace pour installer des tentes, pas de nourriture et pas d'eau potable". En près de deux ans de guerre, l'armée a souvent bombardé des zones déclarées "humanitaires" dans la bande de Gaza.
"Qu'ils ouvrent les postes-frontières, qu'ils mettent fin à la guerre et qu'ils permettent à la vie de revenir à la normale, comme avant. Ça suffit", exhorte Ahmed Shamlakh parmi les déplacés. Quasiment toute la population gazaouie a été déplacée au moins une fois depuis le début de l'offensive israélienne, lancée en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023.
La détresse des familles
"L'évacuation est une humiliation" s'indigne Mirvat Abu Muammar, 30 ans, déjà déplacée avec son mari et leurs trois enfants. Avec sa famille, elle "attendra de voir". "Ça fait deux ans que nous n'avons pas eu un moment de répit ou de sommeil. Juste la mort, la destruction, et le désespoir".
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. L'offensive israélienne a fait au moins 64.605 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU. D'après l'armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées ce jour-là.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.