L'Agence spatiale européenne (ESA) a obtenu plus de 22 milliards d'euros de financement pour les trois prochaines années. Ce montant historique, décidé lors d'un conseil ministériel mercredi et jeudi, marque un tournant : l'Allemagne devient le premier contributeur, devant la France. « C'est une marque de confiance envers l'agence », analyse le directeur général Josef Aschbacher dans un entretien à l'AFP.
Le chef de l'ESA souligne l'ampleur de cette responsabilité. « Le montant des financements, en lui-męme, dit beaucoup », déclare-t-il à l'AFP. Il cite la fusée Ariane 6 comme exemple de réussite : « Nous apportons du succès à l'Europe grâce aux fusées, aux engins spatiaux, prenez Ariane 6 comme exemple qui fonctionne maintenant extręmement bien. » Aschbacher insiste : « Nous avons maintenant une énorme responsabilité afin de mettre en œuvre ce financement de manière efficace. »
L'engagement allemand impressionne particulièrement. « Les chiffres souscrits par l'Allemagne sont assez impressionnants », confie le directeur à l'AFP. Mais la France, l'Italie, l'Espagne et la Pologne ont également fortement contribué. « Les pays reconnaissent l'importance de l'espace pour l'Europe », explique Aschbacher. « Il est absolument essentiel d'avoir une technologie spatiale pour la vie quotidienne, pour le secteur économique mais aussi pour la sécurité et la défense. »
Défense et sécurité spatiale
Le programme « Résilience européenne depuis l'espace », dédié à la défense et la sécurité, a été fortement sur-souscrit. « Les États membres m'ont demandé il y a un an de préparer un programme pour la défense et la sécurité », raconte Aschbacher à l'AFP. « Cela montre qu'ils veulent que nous travaillions dans ce domaine. Les États membres nous donnent non seulement des financements mais aussi un mandat pour continuer à travailler dans ce domaine. »
La défense reste une souveraineté nationale, précise le directeur général. « Mais il y a une dimension européenne de mise en commun et de partage des actifs », nuance-t-il dans l'entretien. L'objectif : développer des capacités européennes pour le renseignement et la surveillance. « On peut développer des actifs européens [...] pour, par exemple, augmenter le nombre d'observations, d'images satellites, pour le renseignement et la surveillance », détaille-t-il. L'ESA vise des observations régulières à quelques minutes d'intervalle, utiles tant pour les forces de sécurité que pour la protection civile.
La menace des constellations géantes
L'inquiétude d'Aschbacher porte sur le retard européen face aux États-Unis et à la Chine. « Ils développent des constellations avec des milliers de satellites. L'Europe aujourd'hui n'a rien de comparable, c'est ce qui m'inquiète », affirme-t-il à l'AFP. Le directeur craint une domination externe similaire à celle de Starlink : « Je crains que ne se produise la męme chose qu'avec Starlink : qu'il y ait une entreprise américaine dominante externe, menaçant nos entreprises européennes et notre position. »
Aschbacher reste optimiste sur les capacités européennes. « Je pense que l'Europe a la capacité de vraiment développer des constellations pour le renseignement, la surveillance, la reconnaissance », déclare-t-il. Les États membres ont montré leur volonté de soutenir cet effort. « La coopération est vraiment bonne avec le commissaire européen à la Défense Andrius Kobilius sur ce sujet », conclut le directeur général.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).










