Les deux avocats de Frédéric Péchier menacent de se retirer à quelques jours de l'ouverture de son procès, prévu le 8 septembre à Besançon. Cette décision pourrait bouleverser le procès de l'anesthésiste accusé d'avoir tué 12 patients.
« On n'assumera pas la défense de Frédéric Péchier », a déclaré Randall Schwerdorffer, l'un des deux avocats restants. Le motif invoqué concerne la rémunération jugée insuffisante dans le cadre de l'aide juridictionnelle.
La compensation s'élève à 35 000 euros pour les deux avocats sur toute la durée du procès, censé s'achever le 19 décembre. « Cela fait 17 000 euros par cabinet pour quatre mois, c'est extraordinaire », soupire l'avocat bisontin. « Il est hors de question d'intervenir aux frais de mon cabinet pour assumer la défense », insiste-t-il.
Position du ministère de la Justice
Le ministère de la Justice rappelle que les avocats « ont accepté de représenter leur client sous le régime de la rétribution à l'aide juridictionnelle en pleine connaissance de cause ». Selon HuffPost, le ministère chiffre cette aide à 37 500 euros hors taxes, soit un montant légèrement supérieur à celui annoncé par la défense.
Le ministère souligne que cette aide est versée « au bénéfice d'un justiciable, quel que soit le nombre d'avocats que celui-ci choisit pour assurer sa défense ». Il estime que « leur désistement à moins d'un mois de l'ouverture de l'audience et les conséquences de ces annonces relèvent de leur entière responsabilité ».
Randall Schwerdorffer, ancien défenseur de Jonathann Daval, souhaite que les conseils des parties civiles reversent 10 % de leur aide juridictionnelle. D'après Le Parisien, celle-ci s'élève à 2 millions d'euros. « Comme dans le procès de Salah Abdeslam, il faudrait un accord avec les avocats des parties civiles. C'est la responsabilité de tous les intervenants au procès », poursuit l'avocat.
Tentatives de médiation
Une réunion de médiation avec le conseil de l'ordre des avocats est prévue le 2 septembre, selon HuffPost et Le Parisien. À l'issue de cette rencontre, Schwerdorffer décidera de poursuivre ou non la défense de l'ancien anesthésiste.
Pour le moment, les avocats des parties civiles ont refusé de partager cette aide juridictionnelle. Le troisième avocat de Péchier, Samuel Estève, s'était déjà retiré pour les męmes raisons financières il y a quelques jours, comme le rapportent 20 Minutes et Le Parisien.
L'autre avocat du médecin, Lee Takhedmit, n'avait pas répondu mardi aux sollicitations. Frédéric Péchier, qui reste en liberté, n'exerce plus sa profession.
L'affaire Péchier
Frédéric Péchier, 53 ans, travaillait comme médecin anesthésiste dans des cliniques privées de Besançon. Il est accusé d'avoir volontairement empoisonné 30 patients âgés de 4 à 89 ans pendant plus de dix ans. Douze d'entre eux sont décédés.
Il clame son innocence et ses avocats au procès plaideront l'acquittement. Le procès doit débuter le 8 septembre et s'achever le 19 décembre.
Enjeux de l'aide juridictionnelle
L'aide juridictionnelle représente « la manifestation de la solidarité nationale envers toute personne confrontée à une procédure judiciaire », indique le ministère de la Justice. Selon HuffPost, cette aide représente un total de 661 millions d'euros en 2025.
Ce montant a doublé depuis 2017 et place désormais la France dans la moyenne des pays de l'OCDE. Elle bénéficie aux justiciables qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour payer des honoraires d'avocats.
Sources utilisées : "HuffPost", "Le Parisien", "20 Minutes", "Libération" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.