Peur du kidnapping : Des millions de Nigérians coupés de leur famille

upday.com 2 godzin temu
Des clients observent les étals du marché de Minna, capitale de l'Etat du Niger, au Nigeria, le 1er décembre 2025 Light Oriye Tamunotonye

Abubakar Abdullahi n'a pas vu sa famille depuis près de trois mois. Ce fonctionnaire de Minna, capitale de l'État du Niger au centre-ouest du Nigeria, reste paralysé par la peur des gangs criminels qui sévissent sur la route de Kontagora, à 200 kilomètres, où vivent ses proches. «Je suis trop effrayé pour rendre visite à ma famille en raison des kidnappeurs», a-t-il confié à l'AFP. Son seul lien : le téléphone et des virements électroniques mensuels.

Son cas illustre une crise sociale qui touche des millions de Nigérians. Dans le centre et le nord-ouest du pays, la menace d'enlèvement par des bandes armées a brisé les liens entre zones urbaines et rurales. Les visites familiales, pilier de la culture nigériane, ont quasiment disparu.

La tragédie a frappé de plein fouet la famille d'Abdullahi. Son frère aîné a été kidnappé en 2022 à Kontagora. Libéré après trois mois de captivité contre une rançon de 35.000 dollars, ce traumatisme a renforcé la peur du fonctionnaire. «Ils pensent que tous les citadins ont de l'argent, c'est pourquoi nous sommes toujours leur cible», explique-t-il.

Une séparation généralisée

Mamman Alassan n'a pas mis les pieds dans son village du district de Shiroro depuis trois ans. «Personne ne veut risquer sa vie», justifie ce résident de Minna. Isah Usman, 52 ans, a manqué le mariage de son frère à Kontagora. «On ne rentre plus chez nous, on appelle c'est tout et on envoie ce qu'on peut financièrement pour aider nos proches», résume le fonctionnaire.

Les gangs criminels, surnommés bandits, opèrent depuis de vastes sanctuaires forestiers. Ils s'appuient sur des réseaux d'informateurs dans les villages pour identifier leurs cibles. Les victimes sont rarement libérées sans rançon. Celles dont les familles ne peuvent payer sont exécutées. Le 21 novembre, plus de 300 enfants et enseignants ont été kidnappés dans un pensionnat catholique à Papiri.

Des liens sociaux détruits

Le père James David Gaza, prętre catholique, constate les dégâts après la messe. «Nous sommes une société diverse culturellement et religieusement, avec de proches liens de parenté, mais les problèmes actuels de sécurité ont poussé les gens à cesser d'aller voir leurs proches dans les villages», déplore-t-il. «Cela nous sépare et détruit nos liens sociaux.»

L'impact touche tous les aspects de la vie communautaire. Mariages, cérémonies de baptęme, funérailles - ces rassemblements traditionnels se sont effondrés. «Toutes les interactions sociales avec les gens des zones rurales se sont considérablement réduites en raison de la situation», observe Isyaku Ibrahim Gada, commerçant sur le marché animé de Minna.

L'économie locale souffre également. Ifeoma Onyejekwe, marchande de vętements de seconde main, voit son activité tourner «au ralenti». Ses clients ruraux ne viennent plus, et elle redoute de se déplacer vers eux. «Nos relations sont distendues», regrette-t-elle.

Ce phénomène de kidnappings frappe le Nigeria depuis 15 ans. Le pays de 230 millions d'habitants, divisé entre un sud chrétien et un nord musulman, voit les gangs cibler indifféremment les deux communautés. Dans l'État du Niger, le plus vaste des 36 États nigérians avec une superficie équivalente à la Belgique, l'arrestation récente de huit présumés informateurs à Kontagora n'a pas rassuré les populations. La peur reste intacte, deux semaines avant Noël.

Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).

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