Raila Odinga, chef de l'opposition kényane âgé de 80 ans, est décédé mercredi matin dans le sud de l'Inde, selon la police indienne. Cette disparition soudaine provoque un séisme politique alors que le Kenya se prépare pour l'élection présidentielle de 2027.
L'homme politique marchait avec sa sœur, sa fille et son médecin lors d'une promenade matinale "lorsqu'il s'est soudainement effondré", d'après la police indienne. Il a été transporté à l'hôpital où il a été déclaré mort.
Circonstances médicales du décès
Un porte-parole du Sreedhareeyam Ayurvedic Eye Hospital dans le Kerala a confirmé le décès à l'AFP sous couvert d'anonymat. "Il a soudain été victime de difficultés respiratoires et s'est effondré", a-t-il rapporté.
"Malgré les efforts répétés des médecins, son état s'est aggravé et il n'a pas pu ętre sauvé", a-t-il ajouté. Odinga était une figure incontournable de la communauté Luo, la deuxième plus importante du pays.
Héritage politique d'une dynastie
Raila Odinga était issu d'une dynastie politique kényane. Son père Jaramogi Oginga Odinga fut le grand perdant de la lutte pour le pouvoir après l'indépendance du Kenya en 1963, au profit du premier président Jomo Kenyatta.
Né le 7 janvier 1945, il était député de longue date et candidat malheureux à cinq reprises à la présidentielle. Il a occupé le poste de Premier ministre de 2008 à 2013.
Durant sa carrière, il fut plusieurs fois emprisonné pour avoir combattu le régime à parti unique ou contraint à l'exil sous la présidence autocratique de Daniel Arap Moi (1978-2002). Lors de la dernière élection présidentielle en 2022, il avait été battu de peu par William Ruto avant de dénoncer des fraudes.
Rapprochement récent avec le pouvoir
Bien qu'opposant au président William Ruto et organisateur de rassemblements contre la politique économique gouvernementale, Odinga s'était récemment rapproché du chef de l'État. En février, Ruto l'avait soutenu pour le poste de président de la Commission de l'Union africaine, élection également perdue.
L'analyste politique Barrack Muluka estime que cette alliance politique menée "presque seul" par Odinga est désormais "morte et enterrée", laissant le pays sur une voie incertaine.
Impact sur l'opposition kényane
Le président William Ruto s'est rendu au domicile familial d'Odinga à Nairobi, où ses partisans étaient en larmes. "Comment allons-nous survivre sans lui ? Nous tremblons", a déclaré à l'AFP Anima Ferrari, sa responsable de protocole.
Des troubles ont éclaté dans le bidonville de Kibera à Nairobi, un bastion d'Odinga, tandis que des personnes en deuil bloquaient les routes de Kisumu dans l'ouest, son État d'origine. Sa disparition laisse un vide considérable au sein de l'opposition avant les élections de 2027.
Condoléances internationales
"Le pays perd l'un de ses acteurs politiques les plus influents. Un grand homme qui a accompli de grandes choses", a déclaré Muluka à l'AFP. "Il jouissait d'une large audience nationale. On ne peut en dire autant de personne d'autre."
L'ancien président de la Cour supręme du Kenya David Maraga s'est dit "choqué" par l'annonce, décrivant Odinga comme "un patriote, un panafricaniste, un démocrate" sur X. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président djiboutien Ismail Omar Guelleh ont également rendu hommage au "leader visionnaire".
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.