La justice slovaque rend son verdict ce mardi contre Juraj Cintula, un poète de 72 ans qui risque la prison à vie pour avoir tiré sur le Premier ministre Robert Fico en mai 2024. L'accusation a été requalifiée en acte terroriste en raison de la motivation politique de l'attaque.
L'ancien admirateur de Robert Fico avait tiré quatre fois à bout portant sur l'homme politique le 15 mai 2024, après une réunion gouvernementale dans la ville minière de Handlova. Le Premier ministre sortait dans la rue pour saluer ses partisans quand l'attaque s'est produite.
L'attaque du 15 mai 2024
Robert Fico, âgé de 61 ans, a subi deux longues opérations et n'est retourné à son poste que deux mois plus tard. Cet attentat reste rare dans un pays de l'Union européenne pour un chef de gouvernement.
Juraj Cintula a déclaré qu'il savait qu'il "n'avait que quelques secondes pour se décider", alors qu'il se tenait dans la foule face au Premier ministre. "Il incarnait des années de frustration et de désespoir accumulés", avait-il expliqué.
Motivations du tireur
Le tireur, arręté sur les lieux, a affirmé avoir visé Robert Fico dans l'intention de le blesser, mais non de le tuer, pour protester contre sa politique. Il a déclaré avoir progressivement changé d'opinion sur lui, le voyant "ivre de pouvoir", "tordant la vérité" et prenant des "décisions irrationnelles qui nuisaient au pays".
Cintula dénonçait notamment l'arręt de l'aide militaire à l'Ukraine voisine, dont la Slovaquie s'est rapprochée de la Russie sous l'impulsion de Fico. Le parquet a modifié l'accusation de tentative de meurtre avec préméditation en "attentat terroriste".
Le procès à Banska Bystrica
Le procès s'est tenu devant une cour d'assises à Banska Bystrica depuis juillet, avec plusieurs jours d'audience étalés sur plusieurs semaines. Visiblement ému lors de sa déclaration finale, Juraj Cintula a dit avoir été guidé par un "désespoir moral", qualifiant son acte de "manifeste contre l'arrogance, la corruption et le mensonge".
"Cela en valait la peine", a-t-il lancé selon les médias locaux en quittant le tribunal. Robert Fico n'a pas témoigné, mais une déclaration vidéo qu'il a faite aux enquęteurs après l'attentat a été diffusée lors d'une audience.
Contexte politique tendu
Le Premier ministre avait accusé Cintula d'ętre un "produit de la haine, un assassin créé par les médias et l'opposition" et demeure persuadé d'un complot contre lui. Fico domine le paysage politique slovaque depuis 2006 avec une rhétorique sociale et nationaliste jugée antidémocratique par le pan libéral de la société.
Depuis 2023, il mène le gouvernement pour la quatrième fois, en coalition avec l'extręme droite, faisant passer des réformes affaiblissant les médias selon Reporters sans frontières. Ses lois visant les ONG et s'attaquant aux droits de la communauté LGBT+ ressemblent à celles de la Hongrie voisine, dégradant les relations avec l'Union européenne.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.